Votre nouvelle maison comporte des combles ? Mais peuvent-ils être aménagés ? Avant d’imaginer la déco de ce nouvel espace, prenez le temps d’étudier la faisabilité de vos travaux de rénovation et de votre projet d’aménagement. Ootravaux vous donne de nombreux conseils pour procéder dans les règles de l'art, et ainsi éviter les mauvaises surprises...
L'essentiel
- Premiers critères à vérifier pour savoir si votre projet d’aménagement des combles est réalisable : la pente du toit et la hauteur. Il faut au moins 30 degrés et 1,80 m.
- Penchez-vous ensuite sur les travaux de charpente (opération avec le prix le plus élevé) : il vous faudra peut-être consolider une charpente traditionnelle ou modifier des fermettes disposées en W pour limiter l’encombrement.
- Après la charpente et la toiture, étudiez les aménagements à réaliser dans les combles et comparez les devis : accès, isolation thermique, chauffage, fenêtres, etc.
- La surface habitable créée détermine les démarches à mener : une déclaration préalable suffit pour une pièce de moins de 40 m² dans une zone soumise à un plan local d’urbanisme (PLU). Au-delà, un permis de construire est requis.
Combles aménageables ou pas ? Les premiers éléments à vérifier
Les travaux d’aménagement des combles s’avèrent plus ou moins complexes selon la configuration de la toiture de la maison. Première étape pour savoir si des combles sont aménageables : ouvrez l’œil !
La pente de toit
Il est plus commode d’aménager des combles si l’angle du toit est supérieur à 30 degrés. Mais tout est question de logique et de géométrie : des combles très vastes peuvent afficher une hauteur sous plafond suffisante, même avec une faible pente.
La hauteur
L’intérêt des combles aménagés ? Gagner de l’espace, voire des pièces en plus. Autant pouvoir s’y tenir debout ! Sous 1,80 m, la surface n’est pas considérée comme habitable, mais aucune loi ne dit qu’elle n’est pas aménageable. En revanche, vous risquez de manquer de hauteur pour un usage confortable de vos combles. Tout n’est pas perdu : si la toiture est trop basse, rien ne vous empêche d’installer une salle de jeu pour enfants, de créer des rangements ou de prévoir des travaux de surélévation ou de décaissement.
Le type de charpente
Vos combles se montrent plus ou moins modifiables en fonction du style de charpente de votre maison. En effet, certaines charpentes sont exploitables en l’état quand d’autres doivent subir une transformation. Observez bien la disposition des poutres (les fermes) qui soutiennent la toiture !
Voici les types de charpente les plus courants :
- traditionnelle : fréquent dans les maisons les plus anciennes et réalisé sur-mesure, ce type de charpente est disposé en triangle et préserve l’espace. Pour des combles aménageables, c’est un bon point ! ;
- à fermettes industrielles : confectionnés en usine, les éléments de charpente ont des configurations variables. La toiture peut déjà présenter une belle hauteur, idéale pour aménager des combles ;
- à fermettes industrielles disposée en W : le toit est soutenu par des éléments ancrés dans le sol, en forme de W. Cette configuration semble a priori la moins adaptée à un aménagement en raison de son encombrement. Mission impossible ? Pas forcément. Même si ces combles sont souvent considérés comme perdus, une modification reste possible (mais son prix élevé implique un investissement conséquent).
Le plancher
Seul un sol en bon état et suffisamment solide permet la réalisation de travaux d’aménagement dans les combles. Et ce n’est pas toujours le cas dans une maison ancienne : pour votre sécurité – et celle des artisans – la réfection du plancher s’impose parfois.
Quels sont les critères à ne pas négliger dans l'aménagement des combles ?
Votre projet de combles aménageables se précise ? Envisagez les travaux dans le détail et pensez à demander plusieurs devis avant de vous décider.
La lumière
Pour faire entrer la lumière dans un comble, vous devrez prévoir la création d’une ouverture en choisissant l’une de ces techniques :
- la fenêtre de toit, la plus simple et souvent la moins coûteuse pour des combles aménagés. Elle se fond dans la toiture et respecte le bâti existant : il arrive que le PLU (plan local d’urbanisme) la recommande. Parfois source de chaleur importante, des vitrages traités ou des stores occultants lui offrent néanmoins une protection efficace ;
- la lucarne se pose à la verticale et apporte beaucoup de cachet, en plus d’une luminosité optimisée. Son inconvénient majeur : elle implique des travaux importants, avec un budget en conséquence.
L’isolation thermique et acoustique
Pas question de transformer vos combles en passoires thermiques, ni de subir la musique de votre ado installé sous les toits. Isoler votre comble aménageable doit correspondre à vos besoins. Le coût des solutions d’isolation augmente en fonction de la qualité de l’isolant mais le gain d’énergie et le confort obtenus en valent la peine.
L’isolation thermique
Les pertes d’énergie sont nombreuses dans un logement. Majoritaires dans la toiture (30 %), les murs (20 %) et les fuites (20 %), elles concernent aussi d’autres surfaces plus petites comme les fenêtres (15 %) et les sols (10 %).
Isoler en traitant les surfaces les plus touchées (la toiture, les murs et le plancher) au moyen de panneaux ou de rouleaux d’isolant fait partie des solutions préconisées pour améliorer le confort intérieur d’un bâtiment d’habitation. Avant tout, il est conseillé de solliciter l’expertise d’un professionnel qui pourra vérifier l’état de la couverture. N’oubliez pas non plus les aides financières qui permettent d’isoler un bâtiment à moindre coût dans le cadre d’une rénovation énergétique.
L’isolation acoustique
L’isolation acoustique aide à réduire la transmission des bruits aériens (voix, musique) et des bruits d’impact par le biais d’un isolant phonique (laine de bois, laine de verre, etc.). Le principe est le même que pour une rénovation énergétique : renforcer une pièce, du sol au plafond, pour améliorer le confort acoustique intérieur. Là aussi, un spécialiste pourra déterminer le niveau de performance à atteindre.
Bon à savoir : les opérations d’isolation thermique et d’isolation phonique se réalisent souvent en même temps : la plupart des matériaux remplissent en effet ces 2 fonctions.
L’accès aux combles
La question de l’accès aux nouvelles pièces est incontournable dans un chantier de combles aménageables. Et ce, qu’il s’agisse d’une construction neuve ou de la rénovation d’une ancienne maison. Ne pas pouvoir y monter, avouez que ce serait… le comble !
Pensez à votre confort d’utilisation et au volume dont vous disposez pour choisir la meilleure option :
- l’escalier droit : simple et efficace, mais gourmand en place. Autant que possible, privilégiez des marches suffisamment profondes et pas trop hautes ;
- l’escalier hélicoïdal : pratique pour son encombrement minimal (et plutôt joli, ce qui ne gâche rien) mais à éviter si vous envisagez d’entreposer des objets volumineux dans vos combles aménagés ;
- l’échelle de meunier en bois ou l’escalier escamotable : la meilleure solution pour gagner de la place… et aussi la plus périlleuse ! Si vous ne l’empruntez pas souvent et/ou que vous êtes souple et mobile, alors pas de problème.
Comment choisir parmi différentes formes d’escaliers intérieurs ?
Le chauffage
La fonction de la pièce située sous les combles et votre budget vont guider votre choix d’installation du chauffage :
- l’extension du chauffage central représente un gros investissement (le prix peut facilement atteindre plusieurs milliers d’euros). Bonne nouvelle : il s’inscrit dans des travaux de rénovation énergétique et peut donc bénéficier d’aides financières. Cette solution se révèle bien plus économique sur le long terme, surtout pour un espace de votre logement occupé au quotidien ;
- la pose d’un chauffage électrique indépendant est moins chère, du moins sur le moment. À réserver aux combles utilisés ponctuellement.
Le raccordement aux réseaux d’alimentation
Le raccordement au réseau électrique : une formalité. Si vous envisagez d’utiliser vos combles comme salle d’eau, vous devrez aussi prévoir quelques travaux de plomberie (distribution d’eau et évacuation des eaux usées). Plus votre nouvelle salle de bain est située près d’une pièce d’eau existante en-dessous, plus ce sera simple ! N’hésitez pas à demander des devis pour y voir plus clair.
Quelles sont les réglementations des combles aménageables ?
Prochaine étape avant de lancer votre chantier d’aménagement des combles : les formalités administratives ! La démarche dépend de la surface habitable que vous allez gagner.
La déclaration préalable de travaux
Vous pouvez vous contenter de déclarer vos travaux de combles aménagés à la mairie pour toute création de surface habitable inférieure à 20 m², ou à 40 m² si la zone est encadrée par un PLU (plan local d’urbanisme). La déclaration préalable est également obligatoire pour toute modification de l’aspect extérieur : la création de fenêtres, par exemple.
Le permis de construire
Certaines situations imposent l’obtention d’un permis de construire pour aménager des combles :
- la surface habitable créée est supérieure à 20 m² ou dépasse 40 m² avec un PLU ;
- l’aménagement des combles porte la surface de la maison à plus de 150 m² ;
- votre habitation se situe dans un secteur sauvegardé.
Bon à savoir : en France, les permis de construire déposés après l’été 2021 doivent tenir compte de la réglementation environnementale RE2020. Elle fixe des normes de performances thermiques et veille à limiter les émissions de CO2 pendant le chantier.
Le recours à un architecte
Le recours à un architecte est vivement conseillé, voire obligatoire si l’aménagement des combles porte la surface habitable de la maison à plus de 150 m².
Aménagement de combles : le point sur les règles et la législation