Une pluie abondante, qu’elle soit attendue ou redoutée, a un impact certain sur les plantations dans un jardin ou une exploitation. En revanche, si votre jardin se transforme en étang dès qu’il est soumis à des précipitations, il est temps d’agir pour le protéger des inondations. Heureusement, différents aménagements existent pour que votre jardin bénéficie de l’eau pluviale, sans en subir les dommages. Ootravaux vous guide pour un jardin plus résistant face aux inondations. Alors, prêt à chausser vos bottes et à enfiler vos gants ?
L'essentiel
- Les inondations touchent chaque année en moyenne 3 450 communes (1) : c’est le premier risque naturel en France. Il est possible d’aménager son jardin pour faire en sorte que l’inondation ne provoque pas de dommages trop importants.
- Les aménagements du jardin peuvent être définitifs lorsque vous habitez une maison qui se situe dans une zone particulièrement touchée par les inondations. D’autres installations sont plus faciles, comme la pose d’un récupérateur d’eau.
- Si les bambous ne craignent pas les inondations et aident à assécher le sol de votre terrain, le potager mérite, lui, beaucoup d’attention : les légumes et fruits n’apprécient pas d’être submergés trop longtemps.
Comprendre les inondations
Afin de mieux s’en préserver, il est important de comprendre le phénomène des inondations. En rappelant que, selon le site Géorisques du gouvernement français, l’inondation est le premier risque naturel par :
- L’importance des dommages qu’il provoque ;
- Le nombre de communes concernées ;
- L’étendue des zones inondables ;
- Les populations impliquées.
Définition d’une inondation
Une inondation est la submersion d’une zone habituellement hors de l’eau. Elle peut être lente ou rapide. Ses causes sont aussi différentes et l’on distingue plusieurs types d’inondations.
Les différents types d’inondations
Les inondations submersion marine
Ce type d’inondation se distingue par 3 phénomènes différents :
- La submersion par débordement : cela signifie que le niveau de l’eau de mer est supérieur au terrain naturel ou la cote des crêtes des ouvrages réalisés pour contenir les marées ;
- La submersion liée aux vagues ou paquets de mer : la houle peut aussi dépasser la cote de crête ;
- La submersion à cause de la rupture d’un ouvrage de protection comme une digue ou la formation d’une brèche dans le cordon dunaire.
Les inondations par ruissellement
Ce phénomène trouve son origine après un événement climatique important comme de fortes pluies ou une tempête pendant plusieurs jours, par exemple.
Les précipitations provoquent alors :
- Un débordement du réseau d’évacuation des eaux pluviales pour finir dans les rues ;
- Un écoulement en dehors du réseau hydrographique pour se répandre dans des zones habituellement sèches.
À noter que ce processus s’est accéléré à cause de l’artificialisation des sols. C'est-à-dire la transformation de terres agricoles pour l’aménagement d’habitations ou de routes, entraînant l’imperméabilisation totale ou partielle de la terre. D’ailleurs, la France a fixé un objectif de zéro artificialisation nette des sols en 2050 (2). La protection de la terre est une des solutions pour éviter les risques d’inondation, à l’avenir.
Les inondations par remontée de nappe
Dans ce cas d’inondation, la nappe phréatique a connu une recharge (ou alimentation) trop importante. Cela arrive lorsqu’il y a eu de nombreuses précipitations, pendant l’hiver en particulier. En effet, l’évaporation est faible et le besoin en eau des plantes et des arbres moins important. Ces éléments favorisent une recharge exceptionnelle des nappes phréatiques et provoquent une inondation par remontée de nappe.
Celle-ci se manifeste par l’inondation généralisée de vallée ou l’apparition d’étang ou de mares qui disparaissent ensuite. Dans les villes, les dégâts se situent à d’autres niveaux :
- Des inondations des sous-sols ou des garages ;
- Des fissures dans l’immeuble ou votre maison ;
- Des pollutions ;
- Des remontées de cuves enterrées ou semi-enterrées, mais aussi de piscines.
L'aménagement du jardin : premier levier pour limiter les risques d'inondation
Selon la localisation et le positionnement de votre jardin, vous pouvez agir pour limiter les risques d’inondations. Ootravaux vous partage ses astuces.
Les matériaux à privilégier pour éviter les inondations dans votre jardin
L’imperméabilisation des sols est une des raisons pour lesquelles les inondations sont si nombreuses en France, depuis quelques années. Ce phénomène peut être évité dans votre jardin en choisissant des matériaux drainants comme le gravier ou le gazon. À la place d’un aménagement, type terrasse, avec du béton désactivé ou de l’asphalte, il est possible d’utiliser du béton drainant ou des dalles alvéolées. Mais rien ne vaut le gazon pour que l’eau soit bien absorbée lors de fortes précipitations.
La préparation des sols est aussi importante : n’oubliez pas de bien les aérer en les bêchant pour éviter la création d’une croûte de terre imperméable en surface.
L’installation d’un bassin de pluie
Pourquoi ne pas se servir de ce supplément d’eau sur le sol pour créer un bassin de pluie ? Les résultats sont tout à fait intéressants pour recueillir les eaux qui s’écoulent de zones imperméables.
Pour réaliser ce bassin de pluie, vous devez délimiter une zone d’une profondeur d’une vingtaine centimètres. Il suffit d’installer du paillage, des roches ou des arbustes avec des racines profondes. Ne reste plus qu’à ajouter des plantes aquatiques !
C’est aussi une action positive pour la biodiversité : les insectes et oiseaux vont rapidement s’y installer.
La mise en place d’un récupérateur d’eau de pluie
Ce système permet de récupérer l’eau pluviale qui provient du toit de votre maison : vous pouvez vous en servir pour nettoyer votre voiture ou pour arroser votre potager. Vous faites aussi un geste pour la planète ! Il existe plusieurs possibilités pour un récupérateur d’eau de pluie :
- Une cuve enterrée ;
- Une cuve extérieure avec un couvercle et un robinet pour prélever de l’eau simplement ;
- Une simple barrique en bois peut suffire !
Les plantes : comment s'en servir pour protéger son jardin ?
Une autre solution pour lutter contre les inondations dans votre jardin consiste à l’aménager avec des plantes et des arbres. Mais attention, l’implantation des végétaux doit être réfléchie. Suivez les conseils de Ootravaux !
Des plantes qui absorbent une grande quantité d’eau
- Pour créer une barrière naturelle, privilégiez des végétaux qui ont des racines profondes : cela facilite l’irrigation. Vous pouvez ainsi créer une haie avec des cyprès chauves ou des saules. Ces arbustes contribuent aussi à prévenir l'érosion du sol, renforçant ainsi sa résistance aux intempéries et faisant obstacle à une montée des eaux.
- Les plantes aquatiques, telles que les iris des marais et les joncs, agissent comme des éponges naturelles en absorbant l'eau excédentaire du sol. Plantez-les stratégiquement le long des zones basses de votre jardin pour créer une barrière naturelle contre les inondations. Leurs racines fonctionnent comme des filtres, retenant les sédiments et améliorant la qualité du sol.
- Une autre plante qui aime particulièrement l’eau : le bambou. S’il ne possède pas de racines, car il se développe par rhizomes, le bambou absorbe facilement le surplus en eau. Cette haie, si elle doit être bien cantonnée avec des barrières anti-rhizome, se développe rapidement. Le roseau commun présente les mêmes qualités d’absorption.
Le drainage du gazon ou de la pelouse
Pour améliorer l’irrigation de votre jardin, le gazon ou la pelouse reste la meilleure solution, surtout par rapport à des matériaux comme le béton. Mais pour optimiser le rôle de ce type de plantation dans une zone inondable ou souvent inondée, il est recommandé de poser des drains : l’écoulement se fait encore plus aisément.
Le potager pour un meilleur entretien du sol
À côté de votre habitation, vous pouvez créer un potager. L’espace que vous allez consacrer à la culture de vos fruits et légumes nécessite une terre bien travaillée et drainée. Cet entretien est l’une des astuces pour éviter que votre terrain soit imperméable. Au moment de la montée des eaux, vous pouvez installer des sacs de sable pour protéger votre potager. Heureusement, ces événements arrivent le plus souvent à des moments où le potager est plutôt en veille.
Éliminer les plantes invasives
En éliminant les plantes invasives qui peuvent obstruer les cours d'eau, vous favorisez un meilleur écoulement. De plus, assurez-vous de l’entretien régulier des canaux d'irrigation et des systèmes de drainage pour éviter toute accumulation d'eau.
Que faire en cas d’inondation dans votre jardin ?
Trop d'eau peut nuire, voire anéantir vos plantations. Ootravaux vous livre quelques conseils en cas d'inondation dans le jardin :
- Gazon
- Évitez de marcher sur le gazon inondé.
- Si l'eau est boueuse, asséchez la zone de plantation au plus vite.
- Attendez que le sol soit sec avant de replanter.
- Terrasse
- Récupérez l'eau stagnante avec une serpillière pour éviter qu'elle ne se diffuse sur la pelouse.
- Séchez la terrasse pour éviter l'apparition de moisissures et mauvaises herbes.
- Clôture
- Quel que soit le matériau de votre clôture, absorbez l'eau stagnante sur les rebords et le dessus de la clôture.
- Abri de jardin
- Faites un état des lieux complet de l'intérieur.
- Si nécessaire, remplacez les cartons par des bacs en plastique et surélevez le matériel de jardin.
(1) https://www.georisques.gouv.fr/minformer-sur-la-prevention-des-risques/les-risques-naturels-en-france-chiffres-cles#:~:text=Chaque%20ann%C3%A9e%2C%20les%20inondations%20et,et%20les%20temp%C3%AAtes%20(400). (2) https://www.ecologie.gouv.fr/artificialisation-des-sols
