Le toit est un élément primordial de la maison : il protège en effet la maison et ses habitants des intempéries, du froid et du vent, mais assure aussi une grande partie de l’isolation de la maison. C’est donc souvent une priorité au moment de rénover sa maison. On peut ne remplacer que quelques tuiles ou ardoises cassées, refaire un solin, et n’opérer qu’à des petites réparations, mais c’est bien souvent le signe d’un vieillissement important de l’ensemble de la toiture. Alors quel est le bon moment pour refaire son toit ? Quand faut-il refaire l’isolation ou la charpente ? Quels matériaux choisir et quel budget y consacrer ? Quelle réglementation faut-il suivre pour mener son projet à bien ? A quelles aides ai-je droit pour réduire le montant du devis ? Toutes les réponses à vos questions pour des travaux sereins.
Les éléments qui vont influer sur le prix de rénovation d’une toiture
Le prix de rénovation de toiture va dépendre d’un certain nombre d’éléments à prendre en compte.
- S’agit-il d’un projet de rénovation ? Dans ce cas, il faudra compter la dépose de l’ancienne couverture et l’évacuation des déchets.
- Faut-il une réfection complète de la charpente, ou une remise en état partielle, ou un simple redressement de charpente ?
- Faut-il isoler la nouvelle toiture en même temps par l’extérieur, selon une méthode appelée sarking ?
- Quel type de matériau de couverture envisagez-vous ? Tuiles terre cuite ou tuiles béton, ardoises naturelles ou fibrociment, zinc ou bac acier, shingle, étanchéité bitume ou membrane synthétique ? Ce sont autant de possibilités qui peuvent faire augmenter le tarif du devis, ou le diminuer.
- Souhaitez-vous en profiter pour augmenter la luminosité de vos combles en prévoyant l’installation de fenêtres de toit ?
- Pour quel type d’évacuation des eaux de pluie (notamment les matériaux) allez-vous opter ? Cuivre, zinc, aluminium ou PVC ? De la durée de vie la plus importante au tarif le plus économique, quel compromis ferez-vous ?
- Quelle est la surface en m² du toit à couvrir ? Plus la surface est grande, plus il faudra de matériaux, et de main d’œuvre.
- Quelle est la complexité de la toiture ? Le nombre de pentes, le nombre de sorties de toits (cheminées, ventilations diverses comme VMC ou ventilation de fosse), le nombre de fenêtres de toit sont autant de points singuliers qui rendront le travail plus long à réaliser et augmenteront donc le devis.
- Le tarif de l’artisan couvreur : le coût horaire d’un professionnel de la couverture pour des travaux de rénovation ou de construction varie en fonction de ses qualifications (pose du zinc, de l’ardoise), mais aussi en fonction de la région où vous vous situez. En agglomération, le coût sera plus important qu’en pleine campagne, car les contraintes ne sont pas les mêmes : blocage de rue, déclarations administratives, stationnement, livraison…
Dans tous les cas, pour bien prévoir votre budget, n’hésitez pas à solliciter plusieurs couvreurs afin qu’ils vous transmettent leur proposition de tarifs et de devis.
Prix pour refaire une toiture en tuiles
Les tuiles sont généralement en terre cuite ou en béton, la tuile béton étant plus économique que la tuile en terre cuite d’environ 15 %. Selon que l’on pose une tuile canal, une tuile plate ou une tuile mécanique galbée, le nombre de tuiles au m² ne sera pas le même, et la technique de pose complexe nécessitera de faire appel à un professionnel qualifié afin de garantir l’étanchéité de votre toiture.
Dans le coût de la rénovation d’une toiture en tuiles, il faudra compter :
- Le tarif de la dépose de votre ancienne toiture : entre 20 et 30 € du m² avec la gestion des déchets. Attention, si c’est une ancienne toiture en ardoises synthétiques ou en plaques fibrociment, qui étaient autrefois amiantées, il faudra un équipement adapté et un traitement spécifique de ces déchets, et cela vous en coûtera plus de 100 € par m² simplement pour le désamiantage.
- La pose d’un écran de sous-toiture, pour protéger des infiltrations de neige, de vent, voire d’insectes ou d’oiseaux, et renforcer l’isolation de toiture en place. Même si vous pouvez trouver des écrans à moins de 1 € par m², il est recommandé de confier ces travaux à un artisan professionnel qui optera pour une solution conforme aux normes en vigueur, souvent un écran HPV (Hautement Perméable à la Vapeur) vous assurant une bonne pose de celui-ci. Comptez 5 à 20 € par m² selon la qualité de l’écran (HPV simple, HPV réfléchissant ou écran multicouche) et la complexité de pose.
- La pose du liteaunage et contre liteaunage. Le contre-liteau (qui prend la forme d’une longue planche de bois de 20 à 22 mm d’épaisseur) est posé directement sur l’écran de sous-toiture, dans le sens de la pente, sur les chevrons. Il va permettre la ventilation de la tuile, garantissant ainsi sa bonne durée de vie. Le liteau, posé perpendiculairement au contre-liteau, permettra la pose de la tuile selon un écartement précis, défini par le pureau de la tuile qui recouvrera votre toit. Le coût d’un liteau traité dépasse rarement les 2 € du mètre linéaire. Vous pouvez calculer vous-même le nombre de mètres linéaires de liteau nécessaires à votre toit si vous connaissez le pureau de la tuile et l’écartement des chevrons de votre toit. Cependant, la pose, plus ou moins complexe, fera varier le prix de 15 à 50 € le m² si elle est réalisée par un couvreur.
- La pose de la tuile. Le prix de la tuile seule varie de 10 à 30 € le m² en fonction du type de tuile (terre cuite ou béton, canal ou plate…), et du nombre de tuiles au m². Avec la pose, il faut compter entre 30 et 70 € le m².
Prix pour refaire une toiture en ardoises
Les ardoises peuvent être naturelles ou artificielles.
- Les ardoises naturelles sont constituées de couches sédimentaires argileuses, débitées et fendues en plaque régulières plus ou moins fines, puis taillées au format souhaité. Cette roche naturelle conserve intégralement sa couleur et son intégrité avec le temps, sans aucun traitement.
- Les ardoises artificielles, moulées en usine à partir de ciment et de fibres minérales, d’où le nom d’ardoises fibrociments, bénéficient d’une esthétique proche de l’ardoise naturelle. Elles sont recouvertes d’un traitement chimique et d’une coloration qui la protège des intempéries.
Que l’on opte pour une toiture en ardoises naturelles ou en ardoises artificielles, le tarif n’en sera pas le même. Le format de l’ardoise fibrociment est en général plus grand que l’ardoise naturelle. Il y a en a donc moins sur la toiture par m². Avec un prix unitaire lui aussi moins élevé que l’authentique, on retrouve donc les ardoises artificielles moins chères que les ardoises naturelles.
Dans le coût de la réfection d’une toiture en ardoises, il faudra cependant compter des éléments similaires à la tuile, mais aussi des éléments nouveaux, comme l’installation de la zinguerie, toujours complémentaire à l’ardoise, notamment pour les évacuations pluviales ou les éléments de ventilation. On retrouvera donc :
- La dépose de votre ancienne toiture : les tarifs varient entre 20 et 30 € du m² avec la gestion des déchets.
- La pose d’un écran de sous-toiture : entre 5 et 20 € par m² selon la qualité de l’écran et la complexité de pose.
- La pose du liteaunage et contre liteaunage : entre 15 et 50 € le m² si elle est réalisée par un couvreur. Vous pourrez aussi, selon la région, opter pour un voligeage complet de la toiture. Le voligeage consiste à recouvrir entièrement les chevrons d’un platelage continu, constitué de planches, servant de support à l’ardoise, qui sera alors posée au clou, ou avec un crochet spécial, le crochet pointe. Le tarif de la volige sera de 10 à 20 € le m², soit un coût posé de 30 à 60 € le m².
- La pose de l’ardoise. Le prix de l’ardoise naturelle seule varie de 30 à 50 € le m² en fonction du type d’ardoise, de la provenance, et de la qualité choisie. Avec la pose, il faut compter entre 60 et 100 € le m². Le prix de l’ardoise synthétique varie de 15 à 40 € le m². Avec la pose, il faut compter 35 à 80 € le m².
- La pose de la zinguerie : le prix de la gouttière peut varier selon le type de gouttière (demi-ronde, nantaise, havraise) et se situe en général entre 10 et 20 € par mètre linéaire.
Il est préférable de privilégier des ardoises naturelles certifiées NF, avec des caractéristiques A1 T1 S1 qui répondent à des critères de durabilité, d’imperméabilité, de tenue au gel, de résistance mécanique et de respect des dimensions les plus rigoureux.
Prix pour refaire une couverture métallique
Bac acier, zinc à joint debout, cuivre, aluminium, le choix de matériaux ne manque pas. Fixée à la charpente par des vis adaptées pour le bac acier, la pose à joint debout pour le zinc, le cuivre ou l’aluminium se fera de préférence sur un voligeage complet de la toiture.
Dans le coût de la rénovation de toiture par une couverture métallique, vous aurez plusieurs possibilités :
- Bac acier : comptez un tarif entre 15 et 30 € le m² non posé, soit 50 à 75 € le m², fourniture et main d’œuvre comprise en bac acier seul, non isolé.
- Zinc à joint debout : la réalisation des joints réguliers nécessite un outillage spécifique (profileuse, outils et pinces) et seul un artisan zingueur pourra réaliser ce type de chantier complexe : il faut compter entre 80 et 120 € / m².
- Cuivre à joint debout : entre 100 et 150 € / m² fourniture et pose.
- Aluminium : plus léger, il sera environ 15 % mois cher que le zinc.
Bon A SavoirLe joint debout est une technique de couverture ou de bardage en métal, en général zinc ou cuivre, qui consiste à faire des joints réguliers de faible hauteur (25 mm), sur des toitures modernes, ou des régions au climat rigoureux (montagne, fortes expositions aux vents et à la pluie). Il constitue une réponse adaptée aux formes cintrées ou complexes.
Prix de l'isolation d'une toiture
Le prix de l’isolation de la toiture, et donc le montant de votre devis, va dépendre de plusieurs facteurs :
- Isolation par l’intérieur ou par l’extérieur (sarking) ;
- Choix de l’isolant : le type d’isolant, sa conductivité thermique (Lambda exprimant le pouvoir isolant du matériau), son épaisseur (en cm) et sa résistance thermique (capacité du matériau à résister au chaud ou au froid) sont les 3 critères qui feront varier le prix ;
- L’accessibilité du chantier fera varier le prix de la main d’œuvre.
Notez que l’isolation par l’extérieur va fortement augmenter le prix car le chantier est beaucoup plus conséquent. En revanche, les aides allouées pour une isolation par l’extérieur sont plus importantes et réduiront la facture finale.
Aussi, voici un aperçu des différents coûts pour refaire l’isolation thermique de votre toiture, fourniture et pose comprises, et hors aides qui viendront diminuer la facture finale :
- Isolation par l’extérieur : entre 150 et 200 € par m²,
- Isolation des combles perdus : entre 20 et 50 € par m².
- Isolation intérieure des combles aménagés : entre 35 et 75 € par m².
La réglementation à respecter
Un projet de réfection de toiture implique de respecter les réglementations locales. Il faudra aussi vérifier la présence ou non de monuments historiques à proximité de votre projet, qu’ils soient classés ou non. En dehors de ce cas particulier, ce sont les communes, ou communautés de communes qui régissent, au travers d’un PLU, les règles à respecter : matériaux, pente, couleurs.
Bon A SavoirLe PLU ou Plan Local d’Urbanisme, élaboré au niveau d'une commune ou d'une structure intercommunale, décrit, pour chaque zone définie dans le document graphique, les dispositions réglementaires applicables. Il réglemente les caractéristiques urbaines, architecturales, environnementales et paysagères, comme par exemple :
- Le type de toit que vous pouvez construire, et notamment les matériaux envisageables ;
- La possibilité ou non d’installer une fenêtre de toit ;
- La hauteur maximale à ne pas dépasser.
Si vous refaites votre toit à l’identique, vous êtes dispensé de toute déclaration. Mais si le matériau de couverture change, ou que vous rajoutez une ouverture, une déclaration préalable de travaux est nécessaire. Si vous êtes dans une zone classée, l'agrément d’un architecte des monuments historiques sera indispensable. Si vous changez l’aspect du toit (remplacer l’ardoise par du zinc, ou la tuile par du bac acier), que vous surélevez la toiture, ou que vous en changez l’inclinaison, un permis de construire sera alors requis. Par ailleurs, si la surface totale de la maison dépasse les 150 m² avec ces travaux de toiture, le recours à un architecte est obligatoire.
Les aides envisageables
Les aides financières vont concerner essentiellement les travaux qui vont améliorer la performance énergétique de votre habitation. Autrement dit, refaire et améliorer l’isolation de sa toiture en même temps que refaire son toit permet de bénéficier de certaines de ces aides. Différentes subventions existent, et sont régulièrement mises à jour par le gouvernement.
En 2023, vous pouvez prétendre à de nombreuses aides, prêts ou subventionnements :
- Les subventions de l’Anah (Agence nationale de l’habitat), conditionnée à des plafonds de ressources, pour des travaux effectués par un couvreur RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), peuvent atteindre jusqu’à 100 € par m² dans la limite de 20 000 € par logement.
- L'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est un prêt à taux d’intérêt nul et accessible sans condition de ressources, pour financer des travaux d’amélioration de la performance énergétique, jusqu’au 31 décembre 2021.
- Le programme « Habiter Mieux » de l'Anah, pour les propriétaires occupants ou propriétaires bailleurs, conditionné à des plafonds de ressources, peut atteindre un financement de 50 % du montant total des travaux (hors taxe) et 10000 € maximum en permettant un gain énergétique d’au moins 25 %.
- Les aides des fournisseurs d'énergie (dispositif des certificats d’économie d’énergie CEE), conditionnée à des plafonds de ressources, versées sous forme de primes, peuvent aller jusqu’à 20 €/m², dès lors que les travaux permettent d’améliorer la performance énergétique du logement tout en respectant des exigences de performances minimales. Sous certaines conditions d’éligibilité (zone climatique, taille du foyer, revenu fiscal), les travaux d’isolation des combles peuvent vous coûter seulement 1 €.
- Le chèque énergie, pour les propriétaires et locataires en fonction de leurs ressources et de la composition de leur foyer, viendra directement déduire le montant de la facture.
- Les aides des collectivités locales : certaines régions, départements, intercommunalités ou communes peuvent accorder des aides complémentaires aux aides nationales dans le cadre de la réalisation de travaux d’amélioration de la performance énergétique.
- L'aide de votre caisse de retraite, si vous êtes retraité du régime général, pour des travaux d’isolation des pièces de vie.
- Les aides d'Action Logement, pour les propriétaires occupants ou propriétaires-bailleurs, salariés d’entreprises du secteur privé non agricole, respectant les conditions de ressources définies, peuvent bénéficier d’une subvention allant jusqu’à 20 000 euros et d’un prêt complémentaire à 1 % jusqu’à 30 000 euros.
- Le label de la Fondation du patrimoine, pour les propriétaires privés, particuliers ou SCI, désirant réaliser des travaux extérieurs afin de préserver ou restituer l’authenticité d’un bâtiment, parc ou jardin. Le label permet de bénéficier d’une aide financière de la Fondation du patrimoine (minimum à 2 % du montant des travaux, et jusqu’à 20 %) et, sous conditions, d’une déduction de 50 % du montant des travaux éligibles des revenus imposables (voire 100 % lorsque les travaux ont obtenu au moins 20 % de subvention).
Pour les mêmes travaux, vous pouvez cumuler plusieurs de ces aides.
De même, pour l’ensemble des travaux de rénovation de toiture ou d’isolation, vous pouvez bénéficier d’un taux de TVA réduit selon certaines conditions :
- Le taux de TVA de 10 % s'applique aux travaux d'amélioration, de transformation, d'aménagement et d'entretien du logement.
- Le taux de TVA de 5,5 % s'applique aux travaux d’amélioration de la qualité énergétique du logement.
Les travaux de construction ou de reconstruction et d'agrandissement restent soumis au taux normal de 20 %, de même que les travaux qui portent sur des locaux autres que d’habitation, qui concernent des locaux d'habitation achevés depuis moins de 2 ans, qui conduisent à une surélévation du bâtiment augmentation de la surface de plancher de plus de 10 %.