Les inondations sont malheureusement d'actualité. Après le choc et la constatation des dégâts, beaucoup ne savent pas comment réagir face à ce sinistre. Ootravaux vous présente les démarches à suivre pour vous protéger, sécuriser votre habitation et être correctement indemnisé par votre assurance.
Inondation : quels sont les premiers réflexes à avoir ?
Avant toute chose, vous devez sécuriser votre maison et protéger ses occupants.
- Coupez immédiatement l'électricité et débranchez vos appareils électriques afin d'éviter tout risque de court-circuit.
- Surélevez ce qui peut l'être pour éviter le contact de l'eau.
- Coupez l’alimentation en eau et en gaz en fermant les robinets d’arrivée.
- Évacuez - si c'est possible - l'eau stagnante et la boue.
Ces mesures sont indispensables pour limiter les risques d'aggravation des dégâts.
Documentez le sinistre
Après avoir sécurisé votre logement, il est temps de documenter au maximum les dégâts en prenant des photos, des vidéos. N'hésitez pas à recueillir le plus d'éléments possible : liste et description précise des biens endommagés ou perdus, contrats, factures… Ils seront nécessaires pour compléter votre dossier de demande d'indemnisation.
Contactez votre assurance
Après avoir effectué ces premiers gestes, il est temps de contacter votre assurance.
Vous disposez de 5 jours après la constatation de l'inondation et au plus tard 30 jours (Article L125-2 du Code des assurances) après la publication de l'arrêté de catastrophe naturelle au Journal officiel, pour déclarer le sinistre à votre assurance.
Si vous êtes locataire, vous devez prévenir le propriétaire ; en effet, c'est son assurance qui prendra en charge le remboursement des dommages causés par l'inondation.
La déclaration doit être envoyée à votre assurance par lettre recommandée, de préférence avec accusé de réception. Prévoyez si nécessaire une copie de ce courrier à votre agent d'assurances ou votre courtier.
Voici les éléments à indiquer dans la déclaration :
- Nom, prénom et adresse ;
- Numéro de contrat d'assurance ;
- Description du sinistre (nature, date, heure, lieu).
Liste chiffrée de tous les objets perdus ou endommagés, accompagnée des documents prouvant l'existence et la valeur des biens (factures, photographies, vidéos…)
- Estimation de votre préjudice, si vous avez souscrit l'assurance contre les pertes d'exploitation ;
- Dégâts causés à des tiers ;
- Coordonnées des victimes, s'il y en a.
Que dit votre contrat d'assurance ?
En général, les assurances incluent des garanties d'indemnisation en cas de catastrophe. Les contrats d’assurance de biens (multirisque habitation, automobile…) couvrent les dommages subis après une inondation. Mais pour plus d'informations, vérifiez dans votre contrat d’assurance multirisque habitation les différentes garanties prévues, ainsi que le niveau de couverture.
Que dit la loi ?La loi du 1er juillet 1982 prévoit un dispositif spécifique pour indemniser les citoyens victimes d’une catastrophe naturelle, c’est-à-dire un événement naturel d’une intensité anormale en France (inondation, tremblement de terre...). Si les dommages subis sont des conséquences directes de la catastrophe naturelle et sont survenus pendant la période définie par l’arrêté, ils sont couverts par la garantie catastrophes naturelles de votre contrat d’assurance.
Quels sont les délais d’indemnisation ?
Votre assurance doit vous avoir indemnisé dans les 3 mois suivant :
- la date de remise de l'état estimatif des biens endommagés ;
- ou l'arrêté de catastrophe naturelle, si sa publication est postérieure.
Une provision sur les indemnités doit vous être versée dans les 2 mois suivant :
- la date de remise de l'état estimatif des biens endommagés ;
- ou l'arrêté de catastrophe naturelle, si sa publication est postérieure.
Quelles sont les franchises ?
La franchise correspond à la somme qui reste à la charge des assurés à la suite des sinistres et qui ne sera donc pas remboursée par l'assureur.
Pour les biens personnels, les franchises sont les suivantes en cas de catastrophe naturelle :
- 380 € pour les habitations ou les biens à usage privé (habitation, automobile…) ;
- 1 520 € si le dommage provient d'un mouvement de terrain consécutif à la sécheresse ou à une réhydratation du sol.
Le retour à la maison
Le diagnostic de sécurité de l'habitation
Avant de réintégrer votre logement, il peut être utile de faire réaliser un audit de sécurité par un expert afin de connaître exactement les risques que peut présenter votre habitation.
- En effet, des germes et des produits chimiques ont pu contaminer votre maison ou le réseau d'eau de la ville lors de l'inondation. Contactez la mairie ou votre fournisseur pour vous assurer que l'eau est potable.
- Vos équipements électriques peuvent engendrer des risques d’électrocution et d’incendie.
- Les sols, les murs, les planchers… ont pu être abîmés par l'eau et peuvent présenter un risque d’effondrement.
Seul un expert saura vous indiquer si vous pouvez réinvestir votre logement en toute sécurité.
Bon A SavoirLes frais occasionnés par la désinfection, le nettoyage ainsi que le pompage sont pris en charge par l’assurance. De la même manière, les dommages assignables à une condensation ou une humidité qui résulte de l’eau stagnante sont couverts.
Assécher la maison
Afin d'assainir votre logement avant de rentrer chez vous, il est indispensable d'assécher les lieux. Voici les actions à effectuer une fois que l'eau a été évacuée :
- mettre au sec les objets inondés et retirer les revêtements endommagés ;
- ouvrir les portes et les fenêtres et utiliser des ventilateurs pour optimiser la circulation de l’air ;
- allumer le système de chauffage pour accélérer le processus d’évaporation ;
- utiliser un déshumidificateur de chantier pour assécher l’air ambiant.
Après une inondation, il faut des semaines, voire des mois pour sécher une maison et retrouver une habitation saine.
En respectant les conseils fournis dans cet article, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réintégrer votre domicile dans de bonnes conditions et obtenir une indemnisation juste et adaptée aux dommages subis.