Le changement climatique peut endommager certains bâtiments et maisons d’habitation et ainsi dégrader le confort et la sécurité de leurs occupants. Dès maintenant et pour l’avenir, il est indispensable d’adapter les logements aux vagues de chaleur, aux risques d’inondations et à la sécheresse. Si vous faites partie des propriétaires bailleurs ou occupants, cela peut vous concerner ! Quels travaux de rénovation ou d’adaptation
L'essentiel
- La rénovation, notamment énergétique, d’un logement permet de maintenir une température confortable en été contre les vagues de chaleur, et de faire des économies d’énergie.
- Plusieurs solutions permettent de protéger les bâtiments face au risque d’inondation : un diagnostic de vulnérabilité détermine les interventions requises.
- Les logements concernés par le retrait-gonflement des sols argileux (RGA) peuvent être adaptés en modifiant leurs fondations, après une étude de sol.
- Les propriétaires ont accès à différentes aides pour financer les travaux de rénovation ou d’adaptation de leur logement, comme MaPrimeRénov’.
Quels aléas climatiques faut-il prendre en compte pour l’adaptation d’un logement ?
Les vagues de chaleurs
Les vagues de chaleur, plus fortes et plus fréquentes, ont un impact significatif sur le confort des logements. En effet, elles causent une hausse de la température intérieure, dans une maison comme dans un appartement. Elles impactent aussi la consommation d’énergie en cas de recours accru aux équipements tels que la climatisation, sans parler des effets néfastes sur la santé des individus. Et cela vaut particulièrement lorsque l’isolation thermique du bâtiment est insuffisante : on parle alors de « bouilloire thermique ».
Bon A SavoirPlus d’un Français sur deux déclare avoir eu trop chaud dans son logement en 2023, selon étude de la Fondation Abbé Pierre révélée à l’été 2024 (1). Le nombre de personnes concernées a augmenté de 26 % depuis 2013.
Les inondations
Actuellement, 17,1 millions d'habitants sont exposés aux conséquences des inondations par débordement de cours d’eau (crue) sur l’ensemble du territoire français. Ces inondations sont à la fois plus fréquentes en raison des fortes pluies, et potentiellement plus graves à cause de l’imperméabilisation des sols. Leurs répercussions affectent l’ensemble du bâtiment (le réseau électrique, les isolants, les enduits, les équipements de chauffage, etc.) avec des risques pour la sécurité des habitants.
Le retrait-gonflement des sols argileux (RGA)
Le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux ou RGA est une conséquence de la sécheresse : le sol se rétracte en période sèche et gonfle en cas d’humidité. Ainsi, le RGA est amplifié en raison du changement climatique et de l’alternance entre les périodes de sécheresse et les fortes pluies. Cela endommage directement les fondations des maisons individuelles situées sur un terrain argileux et cause la formation de fissures. Là aussi, c’est la sécurité des occupants du bâtiment qui est en jeu.
Vagues de chaleur : comment rénover un logement pour y maintenir une température agréable ?
Il n’y a pas de secret : le confort thermique à l’intérieur d’une maison ou d’un appartement nécessite souvent des travaux de rénovation énergétique. Plusieurs actions permettent d’améliorer la performance d’un logement tout en générant des économies d’énergie.
- L’isolation thermique des toitures et des combles est incontournable : ce sont les zones les plus exposées au soleil. Assurez-vous de choisir des matériaux avec un déphasage élevé (soit le temps qu’il faut à la chaleur extérieure pour traverser l’isolant).
- Les vitrages font aussi partie des priorités en matière d’isolation : en posant du double ou triple vitrage, ou en utilisant un verre capable de s’assombrir pour limiter la pénétration des rayons du soleil.
- La végétalisation de la façade est une autre solution pour rafraîchir un intérieur : il est possible d’avoir recours à des plantes grimpantes, en privilégiant des végétaux adaptés aux conditions climatiques locales.
- L’installation de brasseurs d’air (ventilateurs de plafond) permet de réduire la température à l’intérieur d’une pièce sans utiliser la climatisation.
- La modification du dispositif de ventilation aide à maîtriser les flux d’air et à évacuer l’humidité.
- Enfin, la technique du cool-roofing consiste à appliquer un revêtement spécial sur le toit : une peinture blanche qui reflète les rayons du soleil. Cela contribue à améliorer le confort thermique à l’intérieur de certains bâtiments dont la toiture n’est pas (ou peu) isolée.
Le confort d’été est pris en compte dans le DPE (diagnostic de performance énergétique) d’un logement. L’indicateur renseigne sur la capacité du bâtiment à maintenir une température fraîche en été sans climatisation. Pour rappel, la réalisation de ce diagnostic est obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement.
Inondations : comment limiter les dégâts hydriques sur un bâtiment existant ?
Face au risque d’inondation, la première démarche à effectuer est un diagnostic de vulnérabilité pour déterminer les travaux nécessaires. Ce diagnostic doit être établi par un professionnel : n’hésitez pas à demander des devis à plusieurs experts.
Ensuite, différents types d’interventions permettent de protéger les bâtiments ou de réduire les dégâts en cas d’inondation.
- L’installation de dispositifs anti-eau : pose de clapets anti-retours sur les canalisations d’évacuation, batardeaux amovibles.
- La surélévation des éléments de structure est une autre solution pour protéger les bâtiments des inondations, même pour les constructions déjà en place. Cela implique de rehausser les seuils des portes.
- L’utilisation de matériaux résistants à l’eau permet de limiter les dommages causés par cette dernière : menuiseries PVC, planchers en béton armé, cloisons sur ossatures métalliques, par exemple.
AttentionSi le logement est situé dans une zone couverte par un Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) ou un Plan de Prévention des Risques d’Inondation, certains types de travaux peuvent être recommandés ou imposés. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la mairie de votre commune.
Sécheresse : comment rénover pour minimiser l’effet du retrait et gonflement des argiles ?
L’étude de sol est la condition préalable indispensable pour connaître précisément les risques liés à la nature du terrain et aux potentiels mouvements. Elle doit normalement être effectuée avant la construction de la maison, mais il est aussi possible d’en réaliser une autre pour un bâtiment existant, surtout si des fissures sont déjà formées.
- L’adaptation des fondations est une première option : en agrandissant la largeur de la structure existante ou en ajoutant de nouveaux éléments en profondeur. Mais attention, il s’agit de travaux complexes et coûteux.
- Il est aussi possible de désolidariser les éléments de structure du logement : la pose d’un joint de rupture permet de séparer les constructions de type garage ou véranda qui exercent des charges différentes. Cela évite les fissures en cas de mouvement du sol, mais, là aussi, les travaux représentent de lourdes dépenses.
- Une autre option, moins coûteuse, consiste à stabiliser le taux d'humidité dans le sol. Cela implique de mettre en œuvre des solutions pour prévenir le ruissellement, les fuites et les infiltrations d'eau.
Les aides et dispositifs disponibles en France
En France, les propriétaires bailleurs et occupants peuvent demander différentes aides pour financer des travaux de rénovation et d’adaptation. Vous connaissez peut-être déjà MaPrimeRénov’, mais il ne s’agit pas du seul dispositif existant.
Les aides financières à la rénovation énergétique
Les propriétaires ont droit à plusieurs aides financières pour rénover leur logement, comme :
- MaPrimeRénov’ par geste, pour une rénovation d’ampleur ou pour une copropriété ;
- Les aides des fournisseurs d’énergie ;
- La TVA à taux réduit ;
- L’éco-prêt à taux zéro.
Bon à savoir : l’octroi d’une aide et son montant sont soumis à conditions telles que le niveau de revenus des ménages. Certains dispositifs peuvent aussi être cumulés : MaPrimeRénov’ avec un éco-prêt à taux zéro par exemple. Assurez-vous de passer par Mon Accompagnateur Rénov’, une démarche obligatoire depuis le 1er janvier 2024.
Le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) ou Fonds Barnier
Ce fonds géré par l’État vise à financer des mesures de prévention contre les risques naturels, dont les inondations et le RGA, mais aussi les travaux de réparation. Il permet par exemple de soutenir les travaux requis dans le cadre d’un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI). La subvention peut couvrir jusqu’à 80 % du montant des travaux nécessaires, sans dépasser un plafond limité à 10 % de la valeur du bien.
Les aides des collectivités locales
Les communes, départements et régions proposent leurs propres dispositifs d’aides aux particuliers en cas de rénovation et/ou d’adaptation des bâtiments. Cela peut autant concerner les travaux de rénovation énergétique que de prévention des risques naturels.
Les questions que vous vous posez
Quels sont les 3 critères les plus importants pour définir une rénovation performante ?
Une rénovation énergétique performante combine une isolation thermique de qualité, un dispositif de ventilation efficace et une bonne étanchéité à l’air.
Quels travaux pour améliorer la performance énergétique ?
La modification de l’isolation thermique, le remplacement des vitrages ou encore la végétalisation des façades font partie des travaux envisageables pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment, en particulier face aux vagues de chaleur.
Quels types de mesures sont prises par la loi Climat et résilience pour éradiquer les passoires énergétiques ?
La loi Climat prévoit le gel des loyers des passoires thermiques et l’interdiction de location des logements les plus énergivores. Cela dépend de la classe du logement, déterminée par le DPE (diagnostic de performance énergétique).