Élément essentiel d’une construction, la toiture protège la maison des intempéries. Si elle n’est pas régulièrement inspectée (1 à 2 fois par an) et entretenue, elle risque de se dégrader prématurément. De quoi entraîner une infiltration qui va dégrader les performances de l’isolant ou générer des taches et moisissures à l’intérieur de l’habitat. Alors quels sont les points qui doivent vous alerter ? Comment contrôler régulièrement l'état global de votre toiture ? Est-elle bien étanche ? Comment surveiller l'isolation ? Ootravaux fait le point pour vous aider à savoir quand envisager une rénovation de toiture.
Les contrôles à effectuer régulièrement selon le type de couverture
L’état de la toiture et de la charpente sont 2 parties de votre maison à vérifier au moins une fois par an, davantage si vous êtes dans une région sujette à de fortes intempéries : pluies diluviennes, grêle, neige, vents importants.
L’inspection visuelle
Dans un 1er temps, sans monter sur la toiture, vous pouvez observer sur le toit si des tuiles ou des ardoises ne sont pas cassées ou déplacées. Pensez aussi à regarder le sommet du toit, le faîtage, pour vérifier qu’il n’est pas descellé ou fissuré.
Dans un 2e temps, contrôlez la présence de mousses et lichens : trop abondants, il faut les éliminer. En effet, ces végétaux peuvent rendre la tuile ou l’ardoise plus poreuse.
Le nettoyage des végétaux et la rouille
Si vous avez un toit plat avec une membrane d’étanchéité, pensez également à enlever les différents végétaux qui auraient pu s’inviter sur le toit, en particulier au niveau des jonctions des membranes. Si vous avez une toiture en bac acier ou en zinc, surveillez la présence de rouille (rouge pour le bac acier, blanche pour le zinc). Le signe d’une dégradation à cet endroit…
L’évacuation des débris
Quel que soit le type de toiture, pensez aussi régulièrement à enlever les débris qui auraient pu s’accumuler dans les gouttières, chenaux et autres évacuations d’eaux pluviales. Une stagnation des eaux de pluie à cet endroit risque de créer des infiltrations au niveau des murs de la maison.
Les éventuelles infiltrations
Pour la charpente, il faut contrôler s’il n’y a pas d’infiltration. Pensez aussi à vérifier que des insectes ou animaux ne se sont pas nichés dans les recoins des fermes ou au niveau du plancher. Vous pourrez également en profiter pour observer la rectitude des poutres qui forment la charpente. Une déformation pourrait trahir un sous-dimensionnement des pièces de bois par rapport au poids de la couverture par exemple.
Vérifier l'étanchéité de la toiture
Une toiture qui n’est pas étanche génère rapidement des infiltrations d’eau dans la maison, ce qui peut entraîner de l’humidité dans la charpente, dans les murs de l’habitation ou dans l’isolation du toit.
Côté charpente, la présence d’humidité engendre la prolifération de champignons et moisissures qui vont dégrader la résistance des pièces de bois.
Côté isolation, si l’eau s’accumule à l’intérieur, elle deviendra complètement inefficace dans son rôle isolant, avec comme conséquence de fortes déperditions de chaleur.
Pour vérifier l’étanchéité de la toiture, il existe un certain nombre de points-clés à respecter :
- vérifier le faîtage : les tuiles (que ce soit pour un toit en tuiles ou en ardoises) ne doivent pas être descellées ou fissurées ;
- enlever les mousses et lichens, ceux-ci peuvent cacher des fissures voire des éléments de couvertures manquants ;
- vérifier les fixations, en particulier dans le cas d’une toiture en ardoise. Si vous êtes à moins de 20 km du littoral, elles ne doivent pas s’oxyder ;
- contrôler les pourtours des fenêtres de toit, châssis et lucarnes : il ne doit pas y avoir de fissures ou de trous dans les bandes métalliques ;
- vérifier les noues, entre 2 pans de toitures ;
- vérifier, par l’intérieur, le bon état de la charpente, et surveiller en particulier la présence d’eau ou d’humidité importante après une pluie ;
- inspecter la bonne fixation des éléments de rive, entre les pans de toit et le pignon de la maison ;
- vérifier la bonne étanchéité des raccords de cheminée ;
- inspecter les éléments de ventilation de votre logement (peignes d’égout, chatières, chapeaux de ventilation, aspirateurs de fumée, évacuations des odeurs de fosse), des insectes (guêpes, frelons) ou petits animaux (oiseaux) pouvant y installer leur nid ;
- nettoyer les gouttières, contrôler l'état des soudures et raccords, vérifier la bonne fixation des tuyaux de descentes et nettoyer les regards d'eaux pluviales.
Pour garantir ces différents points de contrôle, l’œil du professionnel restera le plus pertinent. De plus, avec les moyens actuels, tels que les drones, il n’est parfois pas utile de monter sur le toit.
Vérifier l'isolation de la toiture
Une toiture bien isolée garantit la bonne efficacité énergétique de votre logement. N’oubliez pas que 30 % des déperditions de chaleur proviennent du toit ! Il faut donc vérifier régulièrement celle-ci, au moins une fois par an, pour éviter des désordres en termes de performance thermique.
Respectez un certain nombre de points clés dans votre inspection :
- les excès d’humidité : la charpente, les murs ou les planchers ne doivent pas accumuler d’humidité. Cette humidité provoque des pathologies nuisibles aux habitants mais aussi à la bonne tenue de la construction ;
- les fuites d’air et ponts thermiques : la rupture d’isolation par endroit, ou la présence de courants d’air, risque d’entraîner des pertes de chaleur en hiver ;
- contrôle de la charpente et du plancher : ceux-ci ne doivent pas présenter de signes d’affaissement, de champignons ou d’insectes xylophages qui pourraient détériorer la tenue des isolants ;
- les abords des conduits de cheminée ou poêle : l’isolant ne doit pas être en contact direct avec les tubages pouvant dégager de la chaleur ;
- les abords des boîtiers électriques, moteurs, ampoules électriques : un coffre de protection doit protéger ceux-ci du contact de l’isolant pour éviter un départ de feu ;
- la présence de nids d’animaux (oiseaux, insectes) qui dégradent l’isolant ;
- la bonne continuité des écrans et membranes pare-pluie et pare-vapeur : la détérioration des liaisons des membranes peut occasionner l’infiltration d’air, voire d’eau si le matériau n’est plus étanche ;
- la tenue de l’isolant : avec le temps, l’isolant peut perdre de son épaisseur et se montrer moins efficace. Il peut aussi glisser vers le bas des rampants et ne plus isoler le sommet du toit.
Bon A SavoirNe pas confondre pare-pluie et pare-vapeur : le pare-vapeur (ou frein-vapeur) est la membrane souple posée côté intérieur de la structure isolante de l'enveloppe de l'habitation. Cette membrane empêche l'action de l'humidité stagnante dans l'isolant par excès de vapeur d'eau (phénomènes de condensation).
Le pare-pluie ou écran de sous-toiture, quant à lui, est posé entre les matériaux de couverture et la charpente et assure une protection contre les intempéries, en particulier contre les infiltrations de pluie, neige et vent.
Toitures : les facteurs qui impactent directement leur durée de vie
Entre 20 et 110 ans : voilà la durée de vie moyenne d’une toiture. Comment expliquer un tel écart ? C’est avant tout une question de choix :
- le type de toit : en raison de sa configuration, le toit plat subit plus difficilement les aléas climatiques que les toitures en pente. L’écoulement de l’eau entraîne souvent des problèmes sur les toitures-terrasses mal entretenues ;
- le matériau de couverture : les matériaux naturels comme l’ardoise ou la terre cuite se montrent plus résistants que l’asphalte ou le bitume ;
- l’exposition aux aléas climatiques : le soleil et la grêle créent des fissures. Le vent s’immisce dans la toiture et fait rentrer la chaleur ou le froid à l’intérieur. À terme, les eaux de pluie peuvent s’écouler à travers les défauts de la toiture ;
- l’entretien réalisé : pas de secret pour prolonger la durée de vie d’une toiture, il faut l’entretenir régulièrement avec une inspection régulière, un nettoyage efficace (pour retirer la mousse et le lichen) et une réparation des signes d’usure. À effectuer par vos soins ou à confier à des professionnels ;
- la qualité de travail des couvreurs : lorsque vous faites appel à une entreprise (option vivement conseillée pour l’installation d’un toit), accordez une importante particulière à sa réputation. Une mauvaise installation entraînera probablement des problèmes de prolifération de mousse et lichen et des infiltrations.
La durée de vie selon le type de toit
L’orientation du toit (plat ou en pente) va influer sur sa longévité. Cela s’explique par les différents facteurs comme le matériau de couverture et la qualité du travail des couvreurs.
Sur un toit plat, une bonne membrane est indispensable :
- une membrane multicouche d’asphalte et gravier préserve votre toit pendant 15 à 20 ans, à condition que le gravier et l’asphalte soient de bonne qualité. Dans le cas contraire, il vous faudra changer la membrane d’asphalte tous les 10 à 15 ans ;
- avec une membrane de bitume élastomère, la durée de vie est plus longue (entre 20 et 25 ans) et peut même atteindre les 30 ans ;
- une membrane synthétique monocouche EPDM ou TPO nécessite peu d’entretien et se montre plus résistante dans le temps, avec une durée de vie de 30 voire 50 ans avec un entretien régulier.
Pour les toits en pente, la durée de vie est nettement plus longue. Certains toits en tuiles béton atteignent facilement les 50 ans. Les toits en terre cuite, en ardoise naturelles et en zinc affichent une durée de vie qui peut dépasser 100 ans !
La durée de vie selon les matériaux de couverture
La qualité du revêtement de couverture : un élément déterminant dans la longévité d’une toiture. En règle générale, un revêtement en chaume, en bitume, en ciment ou en ardoise artificielle durera moins longtemps qu’un revêtement naturel en terre cuite ou en ardoise, comme le montre ce tableau.
Matériaux de couverture |
Durée de vie |
---|---|
Étanchéité bitume |
Entre 20 et 30 ans |
Chaume |
Entre 20 et 40 ans |
En plaques ondulées fibres-ciment |
30 ans |
Ardoises artificielles |
|
Bac acier |
Entre 30 et 50 ans |
EPDM |
|
TPO |
|
Tuiles béton |
50 ans |
En terre cuite |
Entre 50 et 100 ans |
En ardoise naturelles |
Entre 70 et 100 ans |
En zinc |
110 ans |
Comment savoir quand la toiture est à refaire ?
Certains critères incitent à refaire son toit :
- un affaissement de la charpente peut être le signe d’une dégradation de la charpente, ou de parties de la couverture devenues poreuses et moins étanches ;
- la date de construction du toit : une toiture dure une cinquantaine d’années en général ;
- l’isolation du toit : si elle est d’origine, elle n’a certainement pas les mêmes performances qu’avec des matériaux neufs, et encore moins les qualités isolantes des recommandations actuelles (la réglementation thermique actuelle se montre 4 à 5 fois plus exigeante que celle requise il y a 20 ou 30 ans) ;
- le montant de votre facture énergétique peut indiquer une toiture mal isolée ou la présence de courants d’air dans la charpente.
Pour en savoir plus sur l’état de votre toit, effectuez un bilan thermique ou une étude énergétique : une caméra infrarouge déterminera avec précision les zones de déperdition de chaleur et mettront en évidence les ponts thermiques.
Dans tous les cas, il est recommandé de faire appel à un professionnel qui vous fera un état des lieux précis de votre toiture et vous orientera vers une solution adaptée.
À qui s'adresser ?
Le professionnel de référence sera :
- un couvreur : spécialisé dans la pose de tuiles, d’ardoises, en zinguerie ou en étanchéité selon le toit que vous désirez refaire. Il inspecte votre toiture et proposera une réparation ou une réfection totale,
- un charpentier : il vérifiera par l’intérieur l’intégrité de votre charpente et la tenue de la couverture ;
- un technicien thermique : il réalisera un bilan énergétique complet de votre toiture et proposera des travaux adaptés à votre habitation.
N’hésitez pas à faire appel à plusieurs de ces professionnels et à demander plusieurs devis. Ces travaux peuvent se montrer conséquents : il est important de bien comparer les prix avant de vous lancer dans cette entreprise de rénovation. Par ailleurs, le couvreur et le charpentier doivent vous proposer des assurances et garanties pour couvrir d’éventuels problèmes dans le futur.
Glossaire
Certains termes techniques de cet article vous semblent complexes ? Pas de panique ! Ootravaux vous propose un glossaire clair et concis pour tout comprendre et faire les meilleurs choix.
EPDM : membrane en caoutchouc synthétique monocouche à base d'éthylène, de propylène, de diène et de monomère.
TPO : membrane synthétique en thermoplastique polyoléfine.
Élastomère : matériau avec des propriétés dites « élastiques ».
Chaume : matériau écologique obtenu avec des pailles de céréales ou des tiges de roseaux.