Rénover intelligemment : comment ouvrir un mur porteur ?

Toc toc ! Si ce mur ne sonne pas creux, il est sûrement porteur. De quoi contrecarrer votre projet de rénovation ? Pas forcément : même si les travaux sont complexes, abattre un mur porteur n’est pas (toujours) une mission impossible. En vous entourant des professionnels compétents et en réalisant toutes les démarches nécessaires, vous pourrez peut-être gagner des mètres carrés dans votre pièce à vivre. Alors, cassera ou cassera pas ? Comment procéder et avec quels spécialistes ? Ootravaux ajuste son casque de chantier pour vous aider à ouvrir un mur porteur.

L'essentiel

• La première chose à faire est de vous assurer de la faisabilité technique du projet en sollicitant des professionnels : architecte, bureau d’études techniques (BET).
• Vous devez aussi engager des démarches administratives et demander une autorisation avant de toucher à un mur porteur, surtout si vous habitez en copropriété.
• Pour des résultats de qualité et des travaux réalisés dans les règles de l’art, Ootravaux vous conseille de faire appel à une entreprise de maçonnerie ou de démolition.
• En fonction de la taille de l’ouverture, abattre un mur porteur coûte entre 2 500 et 10 000 euros au total (1).

Les étapes préliminaires avant de casser un mur porteur

Agrandir un espace à vivre, redistribuer des pièces ou créer une baie vitrée : les raisons de vouloir casser un mur porteur ne manquent pas. Mais est-ce vraiment possible et autorisé ? Suivez le guide.

Vérifier la faisabilité du projet

Abattre une partie ou la totalité d’un mur porteur est une opération délicate. En effet, les murs porteurs soutiennent la structure de la maison. C’est d’ailleurs ce qui les différencie de la simple cloison qui a pour rôle de séparer les pièces.

En premier lieu, il faut vérifier si le mur est bien… porteur. Plusieurs critères peuvent le confirmer :

• L’épaisseur de la paroi, généralement supérieure à 15 cm ;
• Un bruit sourd lorsque vous frappez doucement dessus ;
• Sa représentation sur le plan de la maison ou de l’appartement, par un trait plus épais que les cloisons.

À ce stade, il est déjà conseillé de contacter des professionnels pour une étude précise de la construction.

Attention : si vous vous lancez seul, vous risquez de compromettre la solidité de votre maison. Sans l’accompagnement d’experts, la démolition d’un mur porteur peut entraîner l’effondrement d’une construction.

 

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Solliciter les bons professionnels

Casser un mur porteur dans les règles de l’art, c’est un travail d’équipe. Vous devez absolument faire appel à des professionnels pour préparer votre projet et le mener à bien.

• Un architecte : il s’assure qu’il est bien possible d’ouvrir le mur sans risque pour l’intégrité de la structure du bâtiment, et établit les plans.
• Un bureau d’études techniques (BET) : en collaboration avec l’architecte, le BET détermine le mode d’ouverture et les éléments de soutien à installer à la place du mur (poutre type IPN en acier, linteau en bois, poteaux, etc.).
• Une entreprise de maçonnerie ou de démolition : elle assure la mise en œuvre des travaux.

Démarches et autorisations pour pouvoir abattre un mur porteur

Les professionnels ont confirmé la faisabilité des travaux ? Avant de donner le feu vert aux ouvriers pour commencer le travail, vous devez engager des démarches administratives.

En maison individuelle

• Si le mur est situé à l’intérieur de l’habitation, il n’est pas nécessaire de demander une autorisation.
• Si les travaux impactent l’aspect de la façade de la maison, vous devez déposer une déclaration préalable de travaux à la mairie de votre commune. Dans les secteurs protégés, un permis de construire s’impose parfois : pensez à vous renseigner et à consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Les conseils de notre expert

« Avant même de déposer votre permis de construire, je vous conseille de prendre rendez-vous avec le service d’urbanisme de votre commune. Les objectifs de cette première rencontre : présenter votre projet, s’assurer de penser à tout et prendre la température. »

Emmanuel Guilloux, architecte Studio Guma

En copropriété

• Vous devez tout d’abord constituer un dossier comprenant les expertises et les plans du BET et de l’architecte, ainsi que les devis prévus pour les travaux.
• Vous soumettez ensuite ce dossier au vote des autres copropriétaires, au cours d’une assemblée générale ou d’une réunion exceptionnelle.
• Si le vote est positif à la majorité, vous pouvez ouvrir ou abattre votre mur.

À noter : en copropriété aussi, le dépôt d’une déclaration préalable de travaux en mairie est requis si vous intervenez sur la façade de l’immeuble (pour créer une fenêtre notamment). Dans certains cas, vous devez également contacter les architectes des bâtiments de France : si vous habitez dans un secteur historique et protégé, par exemple.

Dans le cas d’un mur mitoyen

Si le mur est situé entre deux maisons ou deux appartements, il est nécessaire de faire réaliser un état des lieux contradictoire par un huissier. Cette démarche permet de constater l’existence de dommages antérieurs aux travaux. Ainsi, vous évitez que votre voisin n’en profite pour demander des réparations à votre charge.

Choix des poutres de soutien pour remplacer le mur

En fonction du poids à supporter, de l’ouverture que vous souhaitez créer et de l’aspect esthétique, le BET pourra vous proposer différentes solutions.

• Une poutre en acier (IPN) : la poutre en I à profil normal ou IPN est l’option la plus fréquemment utilisée pour maintenir un mur porteur, surtout dans le cas d’une ouverture totale. Un IPN permet en effet de soutenir de lourdes charges y compris sur de grandes portées.
• Une poutre en bois : si le bois offre un côté très chaleureux, le choix de ce type de poutre se limite aux petites ouvertures dans les murs.
• Une poutre en béton armé : plus complexe à installer que l’IPN, la poutre en béton se fait assez rare en rénovation. Elle peut en revanche être préconisée pour les murs très épais.

Ouverture d'un mur porteur : place aux travaux

Préparer la pièce et le mur

• Tout d’abord, évacuez vos meubles et tout objet fragile.
• Avant de casser, le professionnel s’assure de la localisation des câbles d’électricité et coupe le courant (ainsi que l’eau, si nécessaire).
• Il protège le sol et retire les finitions du mur comme les plinthes, les moulures et un éventuel papier peint.

Réaliser un étaiement temporaire

Dès que le mur est prêt, le professionnel pose des étais : des poteaux de maçonnerie spécialement conçus pour supporter de lourdes charges et soutenir un ouvrage de manière temporaire. Ici, l’étaiement permet de garantir la solidité du plancher de l’étage supérieur du logement jusqu’à la pose de l’IPN.

Percer l’ouverture

La démolition du mur est réalisée à la disqueuse ou à la scie circulaire en procédant de haut en bas : en réalité, le mur porteur est scié, et non cassé à la masse. Cette méthode assure la stabilité des étais préalablement posés et offre des finitions plus propres.

Installer le linteau

Une fois le mur abattu, le professionnel pose la poutre (IPN, bois ou béton) destinée à soutenir la structure en remplacement du mur porteur. Le linteau est installé de manière à dépasser de 20 cm à chaque extrémité de l’ouverture puis il est consolidé avec du mortier.

Réaliser les finitions

Lorsque le mortier est sec, les étais peuvent être déposés.

Enfin, c’est au tour des finitions :

• Application d’un enduit ou d’une peinture ;
• Pose d’une barre de seuil au sol.

Les gravats sont également évacués par les professionnels qui ont réalisé les travaux.

La question du budget : combien coûte l’ouverture d’un mur porteur ?

Casser un mur porteur est un chantier complexe qui représente un certain budget. Voici tout ce que vous devez savoir avant de demander des devis à des professionnels.

Les critères qui font varier les prix

Plusieurs éléments impactent le prix des travaux sur les murs porteurs :

• Les étapes préparatoires : études et plans par l’architecte et le BET, éventuel montage du dossier pour la copropriété ;
• La taille de l’ouverture ;
• La complexité du chantier : selon les conditions d’accès à la pièce, l’épaisseur du mur et le matériau dont il est constitué ;
• Les choix des matériaux et des finitions.

Budget moyen pour ouvrir un mur porteur

Comptez entre 2 500 et 10 000 euros (1) en moyenne pour l’ensemble du projet, en comptant les étapes de préparation et la mise en œuvre des travaux.

Quelles solutions alternatives à l'ouverture complète d’un mur porteur ?

Vous souhaitiez abattre complètement un mur porteur de votre maison, mais ce n’est malheureusement pas possible. Ou peut-être que votre budget ne vous permet pas d’entreprendre des travaux d’ampleur. Dans ce cas, pourquoi ne pas choisir une ouverture partielle ? Ce compromis permet d’aménager l’espace sans intervention lourde sur la structure de votre habitation.

Installer une fenêtre intérieure ou une verrière

Même sans vaste ouverture, créer une verrière permet de faire entrer la lumière dans une cuisine ou un couloir. Cette solution longtemps réservée aux maisons et appartements de style industriel est finalement devenue un intemporel de l’aménagement intérieur. De quoi obtenir de très beaux résultats avec des travaux moins contraignants et moins chers.

Poser une porte coulissante

Si votre idée était de faire communiquer deux pièces voire d’en créer une seule, vous pouvez toujours miser sur une ouverture plus petite. La porte coulissante permet de circuler facilement sans perte d’espace et apporte une touche moderne à votre maison : que demander de plus ?

 

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(1) Prix issus de différents sites de construction et travaux