En apparence, toutes les bûches de bois se ressemblent, mais qu’en est-il en réalité ? Peut-on utiliser n’importe quel type de bois pour sa chaudière, son poêle ou son foyer fermé à bûches ou à granulés ? D’ailleurs, à quoi reconnaît-on un bois de chauffage de qualité ? Essences, pouvoir calorifique, taux d’humidité, taille des bûches… obtenez tous les conseils indispensables d’Ootravaux pour choisir le meilleur bois de chauffage pour votre appareil, réduire votre facture et préserver l’environnement.
L'essentiel
- Pour un rendement optimal de votre chaudière, insert de cheminée ou poêle à bois, il est nécessaire de choisir judicieusement l’essence, de stocker convenablement les bûches, de contrôler l’humidité et de respecter les consignes d’utilisation ;
- Le bois est une ressource locale écologique et économique, à condition toutefois de se fournir auprès de forêts locales gérées durablement ;
- Le bois déchiqueté, la bûche de bois compressé ou les pellets (granulés) peuvent être considérés comme des solutions alternatives à la bûche traditionnelle.
Choisir le bon bois : un prérequis essentiel pour votre chauffage
Bien choisir son chauffage au bois est important. Un équipement performant et utilisé correctement produit jusqu’à 10 fois moins de particules fines et consomme jusqu’à 5 fois moins de bois qu’un chauffage ancien (1). Derrière cette notion de « bonne utilisation », le choix d’un bois de qualité fait partie des bonnes pratiques à adopter, et ce, pour plusieurs raisons :
- Combustion optimale des bûches. Un bois sec correctement stocké rejette moins de polluants dans l’atmosphère.
- Durée de vie prolongée de l’équipement. Un bois à haut pouvoir calorifique et bien choisi limite l’encrassement des composants internes du système de chauffage, et évite ainsi une usure prématurée.
- Sécurité renforcée. Le risque d’incendie lié à une combustion incomplète et à l’accumulation de bistre (croûte compacte qui se forme dans les conduits de cheminée) est fortement réduit.
- Entretien simplifié. Avec moins de suie et de cendres, et une vitre propre plus longtemps, le nettoyage devient beaucoup plus facile et rapide !
Résineux, feuillus durs ou tendres : essences de bois de chauffage
Quel type de bois choisir pour votre chauffage ? Résineux ou feuillus : mode d’emploi.
Les 3 catégories d’essences de bois
Les essences de bois peuvent être classées en 3 familles :
- Les résineux (pin, sapin, épicéa, cèdre, mélèze, etc.). Ils ne sont pas recommandés pour un usage de chauffage au bois. En effet, bien qu’ils offrent une chaleur intense à l’allumage, leur combustion est de courte durée. De plus, ils contiennent de la résine qui produit du goudron et accroît le risque d’incendie ;
- Les feuillus tendres (peuplier, aulne, saule, etc.). Ce sont des bois « légers » qui brûlent également très rapidement. Ils constituent toutefois un bon bois d’allumage à placer au-dessus des bûches. Ils peuvent également s’utiliser pour accélérer la montée en température d’un chauffage à bois à forte inertie, à l’instar d’un poêle de masse ;
- Les feuillus durs (chêne, hêtre, frêne, noyer, charme, etc.). Grâce à leur forte densité, ils représentent le bois de chauffage idéal pour votre chaudière, poêle ou insert à bois. Leur combustion est lente et diffuse une grande quantité de chaleur dans la pièce.
Pouvoir calorifique des différentes essences de bois de chauffage
Comme en témoigne le tableau ci-après, les pouvoirs calorifiques des principales essences de bois sont très proches. Ce seul critère n'est donc pas suffisant pour juger de la qualité de la combustion et de la pertinence de son usage. De plus, pour rappel, seuls les feuillus durs sont acceptables comme bois de chauffage.
Essences de bois | Pouvoir calorifique inférieur* (en kWh/tonne) (1) | Usages |
---|---|---|
Résineux | ||
Mélèze |
5400 |
Déconseillés pour du chauffage Allume-feu (avec précaution) |
Pin sylvestre ou maritime | 5300 | |
Sapin | 5320 | |
Feuillus tendres | ||
Bouleau | 5020 | Bois d'allumage uniquement |
Aulne | 4910 | |
Peuplier | 4890 | |
Feuillus durs et semi-durs | ||
Acacia | 5270 | Bois de chauffage |
Châtaignier | 5190 | |
Hêtre | 5140 | |
Chêne | 5040 |
*Le pouvoir calorifique inférieur représente la chaleur libérée pendant la combustion, sans prendre en compte l'énergie apportée par la vapeur d'eau. Il demeure relativement identique selon l'essence, mais est fortement influencé par l'humidité du bois. Les données fournies ici correspondent à des valeurs maximales (proches de 0 % d’humidité).
Meilleur bois de chauffage : quel est le bon taux d’humidité ?
La combustion d’un bois humide ne comporte que des inconvénients ! En effet, elle fournit environ 2 fois moins de calories qu’un bois sec, encrasse et détériore plus vite votre insert de cheminée, poêle ou chaudière à bois, et libère davantage de pollution (1).Oui, mais comment savoir si le bois est suffisamment sec ? Pas de panique, on vous dit tout !
Bois vert, bois semi-sec ou bois sec
Le taux d'humidité définit la qualité du bois :
- Au-dessus de 30 % d'humidité, le bois est considéré comme vert ou humide et inapproprié au chauffage ;
- Entre 20 et 30 % d'humidité, le bois est séché à l'air libre. Il est recommandé de ne pas dépasser 23 % ;
- En dessous de 20 % d'humidité, le bois est séché artificiellement (en séchoir ou en étuve). Il optimise le rendement de votre chauffage et vous fait réaliser ainsi des économies.
Bon A SavoirUtiliser un bois bien sec présente de nombreux avantages : vous produisez plus de chaleur sans consommer davantage, vous bénéficiez d’un meilleur confort, l’allumage est plus facile à réaliser et sans fumée. De plus, la combustion est plus propre et respectueuse de l’environnement.
Temps séchage idéal du bois de chauffage
Pour obtenir un bois sec avec un taux d'humidité d'environ 20 %, il faut prévoir entre 15 et 17 mois pour des bûches de 33 cm stockées sous abri, et entre 18 à 24 mois pour des bûches de 1 m empilées à découvert. Le chêne, riche en tanin, peut nécessiter jusqu'à 36 mois pour parvenir à un état de séchage optimal.
AstucePour accélérer le processus de séchage du bois, optez pour des bûches fendues et entreposez-les à l'intérieur au moins 48 heures avant d’allumer votre chauffage.
Mesure du taux d’humidité, avec ou sans outil
Pour contrôler avec précision le taux d'humidité de vos bûches, rien ne vaut l'efficacité d'un humidimètre. Cet appareil, disponible pour un prix d’environ 20 à 35 €, est très simple à utiliser ! Il suffit de planter légèrement les pointes métalliques dans le bois pour obtenir une mesure instantanée.
D'autres indicateurs peuvent également vous aider à reconnaître un bois suffisamment sec (1) :
- Il est léger et résonne lorsqu'on le frappe contre une autre bûche ;
- Il est exempt de champignons et de moisissures ;
- Son écorce se détache facilement, sans couleur verte en dessous ;
- Il n’est pas fissuré ;
- Il émet des flammes bleues lors de la combustion.
Taille des bûches : quels impacts sur la performance et le prix ?
Le stère était l’unité de mesure utilisée pour la vente du bois par le passé. Toutefois, depuis 1978 (décret n° 75-1200), cette valeur n’est plus considérée comme légale, il faut se référer au mètre cube apparent bois (MAB). La raison ? 1 stère représente 1 m3 avec des bûches de 1 m. Cependant, le volume réel diminue en fonction de la taille du bois, car les espaces vides sont plus facilement comblés, comme le démontre ce tableau (1) :
Taille des bûches |
Équivalence en MAB pour 1 stère de bois |
Prix en euros* par MAB (hors livraison) (2) |
---|---|---|
1 m |
1 m3 |
50 à 90 € |
50 cm |
0,8 m3 |
60 à 100 € |
33 cm |
0,7 m3 |
70 à 110 € |
25 cm |
0,6 m3 |
80 à 120 € |
*Prix variable selon l’essence, le degré d’humidité et la localisation géographique de votre maison.
En somme, le stère est une donnée trop imprécise, source de confusions et de tensions entre les vendeurs et les acheteurs. Ainsi, pour ne pas vous retrouver avec moins de bois que la quantité facturée, fiez-vous toujours au MAB !
Par ailleurs, certains producteurs continuent de vendre le bois au poids, il est également préférable de l'éviter. En effet, en cas d’humidité, le bois sera plus lourd. Vous pourriez alors payer plus cher pour un combustible qui produira moins de chaleur ou nécessitera un temps de séchage plus long ! Ce n'est pas idéal si vous cherchez à faire des économies sur votre bois de chauffage.
Outre son emprise au sol réduite, une bûche plus courte a tendance à sécher et à brûler plus efficacement. Elle est aussi plus aisée à manipuler et à charger dans votre chaudière, poêle ou cheminée. Cependant, sa taille nécessite davantage de découpes, ce qui entraîne un surcoût lors de l'achat auprès de votre fournisseur.
Meilleur bois de chauffage : quelle provenance ?
Pour une démarche écoresponsable et économique, favorisez toujours les circuits courts. En France, 4e pays européen pour la surface de ses forêts, un approvisionnement local est souvent possible. Pour que le bois conserve son caractère renouvelable, préférez le bois provenant de forêts gérées durablement, certifié PEFC ou FSC.
AttentionÉvitez de brûler du bois de récupération (palettes, vieux meubles, bois de chantier, etc.), car ils dégagent des polluants très nocifs lors de la combustion.
Quelles sont les alternatives au bois de chauffage traditionnel ?
La bûche est un combustible très bon marché, mais qui peut s’avérer contraignant en raison du stockage et de la manutention. Heureusement, il existe plusieurs solutions tout aussi performantes et économiques :
- Le bois déchiqueté (ou « plaquette forestière »). Il est obtenu par broyage de bois de faible diamètre ou de rémanents d’exploitation qui ne sont pas valorisables par d’autres filières. C’est un combustible au prix attractif, mais surtout destiné aux chaufferies collectives ;
- La bûche compressée. Créée à partir de sciures de bois dur, elle est comprimée sans ajout d'additifs. Sa densité élevée et son poids léger facilitent le stockage et la manutention, tout en offrant une combustion prolongée et stable ;
- Les granulés (ou « pellets »). Ces petits cylindres de bois compressé sont fabriqués de manière similaire à la bûche compressée. Ils sont disponibles en vrac (livrés par camion souffleur) ou en sacs de 15 kg, ce qui constitue une option pratique et adaptée aussi bien aux poêles, inserts de cheminée ou chaudières à pellets.
Tous ces combustibles ont un intérêt écologique certain, car ils sont produits à partir des résidus des scieries et des industries du bois. Ils sont en revanche plus coûteux que les bûches traditionnelles.
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En conclusion : quel est le meilleur bois de chauffage ?
Le tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques des meilleurs bois de chauffage.
Types de bois de chauffage |
Pouvoir calorifique moyen (en kWh/tonne) |
Taux d’humidité idéal |
Labels |
---|---|---|---|
Bûches (feuillus durs) |
3 900 à 4 200 |
< 23 % |
NF bois, France Bois Bûche, ONF Énergie bois ou CBQ + |
Bois déchiqueté |
2 700 à 3 600 |
25 à 30 % |
|
Bûches de bois compressé |
4 600 à 5 000 |
4 à 10 % |
DIN EN 14961-3 |
Granulés |
4 600 à 4 900 |
< 10 % |
NF biocombustibles, En plus ou DIN plus |
(1)Source : ADEME (Agence de la transition écologique).
(2) Prix en provenance de différents sites de fournisseurs de bois de chauffage pour chaudières, poêles et cheminées à foyer ouvert ou fermé.