Utiliser l’eau de pluie pour arroser le jardin, nettoyer la voiture… ou encore pour l’eau sanitaire dans la maison ? Une solution économique, et un bon point pour la planète ! Les toits terrasses se prêtent aussi bien que les toitures inclinées à l’installation d’un système récupérateur des eaux pluviales. À condition qu’ils ne soient pas aménagés, et qu’ils disposent d’un revêtement adapté : bitumeux, synthétique, zinc ou verre. Avec Ootravaux, découvrez les différentes étapes et la réglementation à connaître pour récupérer l’eau de pluie.
L'essentiel
- Les toits terrasses avec un revêtement bitumeux, synthétique, en zinc ou verre peuvent être utilisés pour recueillir les eaux de pluie.
- Pour compléter votre système de récupération et de stockage, prévoyez également un réseau de collecte, une filtration et une cuve.
- Si l’eau de pluie peut être recueillie pour un usage domestique, vous devez respecter une certaine réglementation et prévoir un entretien régulier.
Quelle capacité de rétention pour récupérer l’eau de pluie ?
Vous souhaitez utiliser votre toit terrasse pour collecter l’eau de pluie ? Comme pour les toits inclinés, cette solution écologique est envisageable. Parmi les points à vérifier : la capacité de rétention de la toiture et les matériaux qui la composent.
Qu’est-ce que la capacité de rétention d’une toiture ?
Il s’agit de l’indice qui détermine la quantité d’eau pluviale qui peut être collectée. Il est exprimé en pourcentage : si votre toit présente une capacité de rétention de 70 % par exemple, cela signifie que 70 % de l’eau pluviale peut être recueillie. Le pourcentage restant est perdu par évaporation ou par ruissellement. La capacité de rétention varie de 40 à 95 % selon le matériau de la toiture.
Bon A SavoirSi votre toit plat est aménagé, vous ne pourrez pas utiliser l’eau recueillie sur cet espace. L’arrêté du 21 août 2008 encadre en effet la possibilité de récupérer l’eau sur des toitures inaccessibles seulement. Une toiture inaccessible est définie comme « la couverture d’un bâtiment non accessible au public, à l'exception des opérations d'entretien et de maintenance ».
Certains matériaux sont plus adaptés pour la récupération des eaux de pluie
Voici ce qu’il faut retenir.
- Le bitume-polymère (également appelé “roofing”) ou les revêtements synthétiques comme le PVC, le SEL (système d’étanchéité liquide) ou l’EPDM (éthylène-propylène-diène monomère) sont les plus intéressants : ils présentent un pH-neutre, sans influence sur le pH de l’eau collectée, et la meilleure capacité de rétention (80 % environ).
- Les toitures végétales offrent une bonne rétention des eaux à condition d’utiliser un substrat épais : on parle alors de toiture intensive, avec une capacité de rétention de 50 à 90 % (elle est de 30 à 50 % avec une toiture dite extensive, dont le substrat est moins épais). Cependant, les eaux sont absorbées en premier lieu par la végétation et peuvent être colorées par les substrats. Cette solution n’est pas recommandée pour une utilisation domestique des eaux de pluie.
- Le zinc (tôle ondulée) ou le verre sont compatibles avec un système récupérateur, mais ils sont peu fréquents pour des toitures plates.
Bon A SavoirCette pratique est à éviter si votre toit comporte du cuivre, en raison de sa toxicité au contact d’une eau acide. C’est évidemment interdit pour des couvertures en plomb et en amiante.
Quel système mettre en place sur un toit terrasse pour récupérer l’eau de pluie ?
Les éléments de filtration et de stockage sont indispensables pour compléter l’installation de votre système récupérateur.
La collecte de l’eau de pluie
Les eaux de pluie s’écoulent au travers de réseaux conformes : gouttières et conduits de descente en zinc, en faïence ou en PVC. S’ils comportent un robinet de soutirage et d’évacuation, la mention « eau non potable » est clairement visible, avec un pictogramme explicatif.
La filtration de l’eau
Le dispositif de filtrage est indispensable : un filtre est obligatoire en amont de la cuve. Si vous souhaitez utiliser l’eau pour un usage sanitaire en intérieur, elle doit être traitée.
Une cuve, une citerne ou un réservoir
Le réservoir est :
- étanche ;
- facile d’accès ;
- protégé contre toute pollution extérieure.
La cuve peut être hors sol ou enterrée. Le réservoir nécessite une vidange régulière.
Bon A SavoirPour choisir le volume du récupérateur d’eau, tenez compte de la surface de la toiture, mais également de la pluviométrie dans votre région… et de vos besoins : arrosage, nettoyage de la voiture, sanitaires…
À quel pro faire appel pour un système de récupération des eaux de pluie ?
Vous pouvez installer votre réseau récupérateur et votre citerne vous-même, mais une telle opération demande des compétences techniques et des connaissances qui ne sont pas à la portée de tous. Un artisan spécialiste des systèmes de récupération d’eau de pluie est plus à même de vérifier l’étanchéité du toit, ainsi que le bon état des gouttières et des tuyaux de descente.
Solliciter un professionnel est la solution à privilégier, avec plusieurs avantages :
- bénéficier de conseils pour choisir un réseau de collecte et une citerne de stockage adaptés à vos besoins et aux caractéristiques de votre toit ;
- vous assurer de la qualité et de la conformité de l’installation ;
- prévoir son entretien : nettoyage, vidange et désinfection une fois par an.
AstuceEn faisant appel à un professionnel pour installer votre système de récupération, vous bénéficiez d’un taux de TVA réduit à 10 %, pour un bâtiment d’habitation de plus de deux ans.
Quelle réglementation pour récupérer et utiliser l’eau de pluie ?
Utiliser l’eau de pluie est autorisé, mais à certaines conditions
Lorsque vous récupérez l’eau de pluie, vous pouvez l’utiliser pour :
- l’arrosage et le lavage en extérieur ;
- le nettoyage du sol en intérieur ou l’alimentation des chasses d’eau des sanitaires du bâtiment, à condition que les revêtements du toit ne soient pas composés d’amiante-ciment et plomb ;
- le lavage du linge, à condition que l’eau soit traitée avant son utilisation.
Cet usage est permis par l’article 641 du Code Civil, qui prévoit que « tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds ». Mais ce droit a des limites :
- l’eau peut être utilisée pour un usage non alimentaire (arrêté du 21 août 2008, relatif à la récupération des eaux de pluie) ;
- les toitures doivent être inaccessibles, sauf pour les entretenir bien sûr. Cela exclut les terrasses aménagées ;
- un entretien régulier des équipements de récupération d’eau de pluie (filtre, gouttières, cuve…) est obligatoire : il vous faut le vérifier tous les six mois et planifier un nettoyage et une vidange tous les ans.
Bon A SavoirL’accès aux robinets d’eau de pluie est vérifié régulièrement : en plus d’une signalétique dédiée, ils sont verrouillés. Il est aussi interdit d’installer un robinet d’eau de pluie dans une pièce qui dispose d’un robinet d’eau propre à la consommation, en dehors des caves ou garages par exemple.
Une déclaration auprès de la mairie
Si vous raccordez votre installation au réseau d’assainissement collectif, une déclaration d’usage est obligatoire auprès de la mairie. Le système de collecte des eaux de pluie pourra être vérifié par un agent technique du réseau d’eau potable de la commune où se situe votre maison.