La charpente est un élément essentiel, composant la structure de votre maison. Positionnée au dessus des murs porteurs, c’est elle qui va supporter votre couverture de toiture, contribuer à la mise hors d’eau et hors d’air de votre toit, résister aux intempéries (pluie, vent, neige) et ainsi garder votre intérieur sain en garantissant la pérennité de la construction. Cette charpente peut être en bois, en métal ou en béton. Cependant, le bois, largement utilisé, présente de nombreux avantages. Pour des travaux de construction de charpente, quelle essence choisir en fonction du type de charpente ? Quels sont les critères d’un bon bois de charpente ? Ootravaux fait le point sur les différentes essences de bois qu’il est possible d’utiliser pour l’ossature qu’est la charpente.
Les grandes typologies de bois pour la structure de la charpente
Que la charpente soit traditionnelle, industrielle à base de fermettes, ou en lamellé-collé, il existe une multitude d’essences qui sont généralement classées en 2 catégories.
- Les bois issus de feuillus : ces bois perdent leurs feuilles en hiver. Chêne, frêne, hêtre, peuplier, châtaignier sont les principales essences de bois feuillus que l’on retrouve dans nos habitations. Ces essences sont privilégiées pour leur durabilité et leur résistance. Mais, aux côtés d’essences « classiques » comme le chêne, le hêtre, le châtaignier… on retrouve également quelques bois exotiques comme l’iroko ou le cumaru, car ils sont naturellement résistants et esthétiques lorsqu’ils sont apparents (pour des lucarnes par exemple).
- Les bois issus de résineux : ces bois possèdent de la résine dans leur écorce, d’où leur nom. Ces arbres ne perdent pas leurs feuilles en hiver et sont très présents dans les régions tempérées, et particulièrement en France. Abondants, il existe différentes familles de résineux comme le sapin, ou l’épicéa, qui sont très largement utilisés, mais on retrouve aussi du pin (pin maritime, des landes…), du douglas ou du mélèze.
Votre charpente pourra aussi recevoir plusieurs essences en fonction de la localisation de la pièce de bois (chevron, bastaing, madrier, poutre, lambourde…). Ainsi, vous pourrez avoir par exemple du chêne pour les poutres ou pannes principales, du sapin pour le chevron et du peuplier pour la volige.
Quel que soit votre choix, demandez plusieurs devis à des charpentiers professionnels afin de pouvoir comparer. Ces devis mentionneront notamment les matériaux utilisés. Le prix d’une charpente en bois dépendra de la surface à couvrir, de la qualité du bois ou encore de la forme de la toiture. À noter que l’unité pour le bois est le mètre linéaire.
Bon A SavoirQuand cela est possible, privilégiez un bois de la région. Le coût du transport et donc de la livraison sur le chantier sera moindre.
Les bois issus de feuillus et leur adéquation avec un type de charpente
Il existe de nombreuses variétés de bois issus de feuillus, notamment le chêne, le frêne, le hêtre, le peuplier et le châtaignier. Ces bois sont particulièrement robustes, et souvent très denses. Chaque essence a des caractéristiques qui les rendent plus ou moins adaptées pour certaines pièces de charpente.
- Le chêne : présent depuis des siècles dans nos maisons, pour la structure des charpentes traditionnelles, on retrouve aujourd’hui le chêne sur des chantiers de travaux de rénovation de colombages ou d’anciennes charpentes, souvent présentes sur des monuments d’époque. Le chêne doit avoir séché plusieurs années à l’air libre avant de pouvoir être travaillé pour être intégré dans la structure d’une charpente. Le chêne ne craint pas les effets de la condensation et de l’humidité ; cependant, avec le temps, des craquelures peuvent apparaître. Cela vient du vieillissement du bois, mais ne nuit aucunement à la résistance du bois dans le temps.
- Le frêne : bois clair et élastique, il dispose d’une grande dureté, et d’un veinage très marqué, le rendant adapté pour des pièces de bois visibles (escalier, agencement sous charpente traditionnelle), moins pour les pièces de charpente supportant le toit (pannes, fermes, poutres).
- Le hêtre : bois dur et lourd, ce bois est plus nerveux et sensible à l’humidité. Il n’est pas adapté pour la structure de la charpente, mais davantage pour l’ébénisterie, parquets, meubles et escaliers.
- Le peuplier : autrefois, le peuplier était très utilisé dans la construction des charpentes traditionnelles. Il était facile à trouver et son prix restait accessible. Il nécessite un environnement sec pour ne pas subir d’attaques d’insectes ou de champignons. Avec la standardisation et la normalisation des sciages, il a petit à petit été écarté de la charpente, mais on le retrouve encore sous certains matériaux de couvertures de toiture comme l’ardoise, en volige, car il est flexible, ce qui le rend particulièrement adapté sur les tourelles par exemple.
- Le châtaignier : naturellement résistant aux parasites et aux insectes, on retrouve davantage ce bois pour les habillages extérieurs (bardage, sous-face de toit), ou les couvertures (tavaillons). Ce bois pousse plus vite que le chêne (environ 25 ans, contre 100 ans pour le chêne), et est aussi plus malléable, lui permettant d’être travaillé plus aisément.
- L’iroko : c’est un bois esthétique d’une couleur brune plus ou moins foncée, avec de jolis reflets dorés. Imputrescible, il est également résistant à la lumière du soleil et aux rayons UV, ce qui en fait un bois adapté aux charpentes apparentes (lucarnes, vérandas, abris).
Bon A SavoirLe tavaillon, bardeau bois, shake ou shingle est une tuile de bois fendue servant de revêtement sur une toiture ou façade.
Les bois issus de résineux et leur adéquation avec un type de charpente
Sapin, épicéa, pin (maritime, des Landes…), douglas ou encore mélèze, les bois issus de résineux sont nombreux. Ils poussent plus rapidement que les feuillus, et sont donc moins chers à produire. En outre, les bois issus de résineux sont largement disponibles dans nos régions et donc plus économiques à transporter. En revanche, ils sont vulnérables aux attaques d’insectes xylophages comme les termites ou aux champignons, ce qui nécessite de les traiter préventivement à ces risques avec l’application d’un produit adapté.
Ces bois sont en général résistants en compression et en flexion, ce qui les rend très adaptés pour la construction des charpentes.
- L’épicéa et le sapin : grâce à leur fil long et droit, il est possible de réaliser des grandes pièces de bois avec des sections et longueurs importantes. C’est l’essence la plus employée en charpente qu’elle soit traditionnelle ou industrielle. Ce sont les essences privilégiées pour la fabrication des fermettes qui composent la charpente industrielle.
- Le douglas : sa croissance rapide et sa durabilité naturelle (classe 3 sans aubier) en font un bois privilégié dans des ossatures destinées à des constructions plus écologiques ou des charpentes exposées à l’extérieur.
- Le pin : naturellement durable, il peut aussi recevoir un traitement de classe 4 le rendant très adapté pour des pièces de charpentes exposées aux intempéries. Très résistant mécaniquement, il est aussi très lourd, ce qui le rend moins adapté en charpente traditionnelle.
- Le mélèze : très imprégné de résine, sa résistance à la sécheresse (en altitude), aux intempéries et aux chocs est exceptionnelle. Imputrescible, durable et esthétique, le mélèze est apprécié pour la charpente, la menuiserie et les bardages.
Comment trouver le meilleur professionnel pour votre charpente ?
Bon A SavoirL’aubier est la partie tendre et blanchâtre qui se forme chaque année entre le bois dur et l'écorce d'un arbre.
Les critères d'un bon bois
Quelle que soit l’essence de bois (épicéa, sapin, douglas, peuplier, hêtre…), le bois de charpente doit répondre à plusieurs critères.
- Classe d’emploi : pour employer le bois dans les charpentes, il est nécessaire que celui-ci réponde à une classe d’emploi 2 minimum, soit de manière naturelle, comme le chêne, soit avec un traitement adapté, comme le sapin ou l’épicéa. La classe d’emploi d’un bois, déterminée par la norme NF EN 335-1 à 3, va définir sa résistance aux différents risques d’exposition à l’humidité (classe 1 à classe 5) et sa tenue dans le temps. La classe 2 définit les charpentes à l’abri des intempéries et de l’humidité. Si la charpente est extérieure et exposée aux intempéries (vérandas, abris de garage ouvert), la classe 3 sera le minimum requis.
- Classe de résistance : le bois de charpente doit répondre à des critères de résistance (à la flexion, à la traction, à la compression, au cisaillement) pour un usage en charpente. Pour éviter que certains défauts ne viennent perturber la solidité de la charpente, un tri est effectué dès la fabrication, écartant les pièces de bois qui ont des nœuds trop importants, des poches de résines, des fentes dans le sens de la longueur de la pièce ou encore des flaches, c’est-à-dire des parties de bois manquantes sur l’une des 4 arêtes de la pièce de bois. Le bois est ainsi classé de façon visuelle (classement ST-I, ST-II ou ST-III) et mécanique (classement C18, C24, C30 ou D30) selon des normes strictes au moment de la fabrication.
A Retenir
- Parmi les essences de bois, on distingue 2 grandes catégories : les bois issus de feuillus et ceux issus de résineux. Le chêne, le frêne, le hêtre, le peuplier et le châtaignier sont les principales essences de feuillus. Côté résineux, on retrouve notamment le sapin, l’épicéa, le pin, le douglas ou encore le mélèze.
- Chaque type de bois n’a pas les mêmes caractéristiques : résistance à l’humidité, longueur de coupe, nécessité d’appliquer des produits de traitement, durabilité, etc. Le choix du bois se fera donc en fonction du type de charpente. Notez qu’une charpente peut être composée de différentes essences, selon la pièce concernée (bastaing, lambourde, madrier, panne, chevron…).
- Pour la construction d’une charpente, le choix du bois est clé ! Deux critères sont essentiels : la classe d’emploi (selon la norme NF EN 335-1 à 3) et la classe de résistance. Là encore, les niveaux requis dépendront du type et de l’exposition de la charpente notamment.