Vous vous penchez sur l'isolation de votre maison ? Isolation des murs, isolation des combles, isolation de la toiture, isolation des sols… Il existe pléthore façons d’isoler une maison pour réduire sa consommation d’énergie. Les isolants thermiques sont nombreux sur le marché. Si les isolants synthétiques, comme le polystyrène ou le polyuréthane, sont largement utilisés, il existe aussi des produits d’isolation plus respectueux de l’environnement, telles que les laines minérales ou végétales. Mais alors comment choisir la bonne isolation pour vos travaux de rénovation ? Découvrez les conseils Ootravaux pour comparer les différents types d’isolants thermiques et faire le bon choix.
Les critères importants pour choisir un isolant
Avant de se renseigner sur ses performances isolantes, il est nécessaire de choisir l’isolant en fonction de son usage et de ses caractéristiques techniques.
L’usage de l’isolant
L’isolant doit avant tout être choisi en fonction du support qu’il va isoler :
- mur ;
- plancher ;
- support de couverture ;
- sol ou sous-chape.
Selon où il est posé, chaque type d’isolant est en effet plus ou moins adapté.
Les caractéristiques techniques de l’isolant
En fonction de votre logement, de ses différentes pièces et du climat de la région, il est recommandé de privilégier certaines caractéristiques techniques des isolants :
- Résistance au feu ou à la chaleur : laine de roche, laine de verre, mousse phénolique, béton cellulaire (cheminée, logement en bois) ;
- Résistance à l’humidité : laine de chanvre, liège, polystyrène expansé (salle de bains, logement en milieu humide) ;
- Résistance à la vapeur : pare-vapeur (toiture, murs extérieurs).
Le bilan environnemental des isolants
La fabrication des isolants entraîne la production de CO2 et autres polluants. Leur recyclage exige également de l’énergie qui contribue à l’épuisement de l’environnement. L’ensemble est appelé « énergie grise ». Les matériaux biosourcés tels que les copeaux de bois, la ouate de cellulose ou la botte de paille impliquent très peu d’énergie grise (de l’ordre de 5 à 20 kWh/UF) tandis que des isolants comme le verre expansé, les laines de roche à très haute densité ou le polystyrène extrudé au HFC produisent 150 à 190 kWh/UF (1). L’impact environnemental ne doit donc pas être négligé dans le choix d’un isolant.
La résistance thermique R d’un isolant
La performance d’une isolation désigne sa capacité à empêcher une puissance thermique de la traverser. Il s'agit de la résistance thermique. Cette mesure est analogue à la résistance électrique qui caractérise un composant électrique.
Plus la résistance thermique est élevée, plus l’isolation est performante.
La résistance se calcule ainsi : R = e / λ avec :
R : résistance thermique [m².°K/W]
e : épaisseur du matériau [m]
λ : conductivité thermique [W/(m.°K)]
Cette définition introduit le second indicateur de performance d’une isolation.
La conductivité thermique λ d’un isolant
La conductivité thermique λ (lambda) est une autre caractéristique fondamentale d’un matériau isolant. La conductivité d’une isolation désigne la facilité d’un matériau à laisser passer la chaleur. Ainsi, plus la conductivité est faible, plus le matériau est isolant.
Comme indiqué dans la formule énoncée plus haut, la résistance et la conductivité thermique sont étroitement liées. À épaisseur égale, plus la conductivité lambda est faible, plus la résistance R est élevée.
Cette relation permet de calculer l’épaisseur nécessaire pour atteindre une résistance thermique minimum avec un matériau choisi. La formule est la suivante : e = R * λ
Voici un exemple avec une laine de verre qui a une résistance thermique λ de 0,04 W/(m.°K). Pour obtenir une résistance R de 5 m².°K/W avec cette laine de verre isolante, il faudra une épaisseur minimum de 20 cm (car 5 multiplié par 0,04 est égal à 0,2 m).
Laines minérales : avantages, inconvénients et prix
Produit très polyvalent, la laine minérale est surtout utilisée pour l’isolation de parois, de murs creux et façades extérieures, de cloisons et sols, également employée pour l’isolation du sol du grenier, et l’isolation de toitures inclinées et plates.
Laines minérales : les avantages
- Une bonne isolation thermique et acoustique ;
- un bon rapport qualité / prix ;
- conservation des propriétés isolantes sur le long terme ;
- la laine minérale n’absorbe pas d’humidité, elle est donc insensible aux moisissures ;
- la laine minérale est entièrement recyclable ;
- elle bénéficie d’une empreinte écologique faible.
En résumé, avec une conductivité thermique comprise entre 0.042W/(m.k) et 0.030W/(m.k.), l’isolation minérale propose un bon rapport performance / prix. Les panneaux en laine de verre et en laine de roche sont couramment utilisés en intérieur, notamment pour l’isolation d’un mur. Ce type d’isolation offre aussi une bonne tenue au feu.
Laines minérales : les inconvénients
- Irritantes : les laines minérales peuvent être irritantes lors de contact ou lors l’inhalation. Elles contiennent par ailleurs un certain nombre de liants et additifs peu sains. Il est donc recommandé de porter des protections lors de la pose : gants, masques, lunettes, voire une combinaison.
- Stockage thermique plus bas : la laine minérale a une capacité de stockage thermique plus basse que des isolants naturels comme la laine de mouton ou la laine de bois. Le confort d’été n’est pas idéale avec l’isolation minérale. Elle laisse en effet pénétrer la chaleur extérieure à l’intérieur de la maison.
Laines minérales : performances et prix
Parmi les types d’isolation minérale, il existe notamment :
- la laine de verre : 0,045 W/mK de conductivité thermique, 5 à 18 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie de 20 ans ;
- la laine de roche : 0,045 W/mK de conductivité thermique, 5 à 18 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie virtuellement équivalente à celle du batiment ;
- la perlite exfoliée : 0,060 W/mK de conductivité thermique, environ 190 € / m3 hors pose (2) pour une durée de vie de 50 ans ;
- la vermiculite : 0,075 W/mK de conductivité thermique, 10 à 15 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie illimitée.
Pour la pose d'une laine minérale par un professionnel, comptez entre 15 et 50 € / m² (2).
Laines végétales : avantages, inconvénients et prix
Si les isolants d’origine minérale et synthétique sont de loin les plus employés en France, les isolants biosourcés font depuis quelques années une percée spectaculaire. Le chanvre et le liège, parmi d’autres, séduisent de plus en plus.
Laines végétales : les avantages
Ces isolants ont généralement une bonne densité et offrent un bon confort d’été. Ils sont donc idéaux pour l’isolation de la toiture ou l’isolation des combles. Un autre avantage est qu’ils évacuent très bien la vapeur d’eau. De plus, leur impact environnemental est particulièrement favorable. En plus de ces avantages communs à toutes les laines végétales, chaque matériau a ses propres atouts et caractéristiques. Le chanvre, par exemple, produit en Europe, est un excellent isolant acoustique et régulateur d’humidité. Le liège, constitué de l’écorce du chêne-liège, est quant à lui, très léger, imputrescible et étanche.
Laines végétales : les inconvénients
L’inconvénient majeur de l’isolation végétale est son prix, souvent élevé. Il existe des alternatives d’isolation plus économique avec les produits isolants issus du recyclage, notamment le textile recyclé ou la ouate de cellulose. La ouate de cellulose provient du recyclage du papier. Elle est économique, bénéficie d’une excellente inertie thermique et offre un très bon confort d’été.
Laines végétales : performances et prix
L’isolation d’origine végétale comprend par exemple :
- la laine de bois : 0,041 à 0,050 W/mK de conductivité thermique, 12 à 20 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie de 50 ans ;
- la laine de chanvre : 0,040 W/mK de conductivité thermique, 15 à 30 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie de 50 ans ;
- l’isolation en liège : 0,050 W/mK de conductivité thermique, 5 à 15 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie potentiellement illimitée ;
- la paille : 0,040 à 0,075 W/mK de conductivité thermique, 6 à 10 € / m2 hors pose (2) pour une durée de vie de 60 ans.
Pour la pose d'une laine végétale par un professionnel, comptez entre 15 et 50 € / m² (2).
Laines animales : avantages, inconvénients et prix
Les laines isolantes d’origine animale ont récemment fait leur entrée dans le domaine de la construction. Il est en effet possible de créer des matériaux d’isolation à partir de fibres de toisons d’animaux, comme le mouton, la chèvre, le lapin ou le chameau. Elles peuvent être façonnées en rouleaux, en panneaux ou en vrac et sont particulièrement appréciées pour l’isolation thermique des murs et des combles.
Laines animales : les avantages
- La laine animale offre une excellente isolation thermique, acoustique et phonique ;
- les laines animales sont résistantes aux flammes et n’émettent aucune fumée toxique ;
- elles peuvent absorber jusqu'à 30 % de leur poids en eau sans perdre leurs qualités d’isolant, permettant de réguler naturellement l'hygrométrie des maisons.
Laines animales : les inconvénients
Le prix représente l’inconvénient majeur des laines animales isolantes. C’est le cas notamment de la laine de mouton, filière encore peu développée. Les fournisseurs s’occupant de la transformation restent encore peu nombreux. Cet isolant naturel coûte parfois jusqu’à deux fois plus que la laine de verre.
Laines animales : performances et prix
La laine animale offre une conductivité thermique comprise entre 0,035 et 0,050 W/mK selon l’animal dont elle est issue, pour un prix se situant autour de 30 € / m² hors pose (2) et une durée de vie d’une trentaine d’années. Les plumes de canard peuvent également être utilisées en isolation. Leur conductivité thermique se situe entre 0,033 et 0,042 W/mK. Elle coûte entre 15 et 20 € / m2 hors pose (2) et peut durer jusqu’à 20 ans.
Pour la pose d'une laine animale par un professionnel, comptez entre 15 et 50 € / m² (2).
(1) Données relevées sur les sites spécialisés.
(2) Prix observés sur les sites de professionnels spécialisés.