Le changement climatique est devenu une réalité. Canicules, orages, sécheresses… les intempéries, de plus en plus violentes, sont à l’origine de dommages importants, y compris dans les jardins. Au fil des saisons et des années, vous avez sûrement remarqué que certaines plantes supportent mal ces nouvelles situations météorologiques extrêmes. Avec ces conditions qui ne cessent d’évoluer, comment repenser nos jardins pour nous adapter ? Du choix des variétés végétales au système de gestion, Ootravaux vous donne des pistes pour continuer à profiter pleinement de votre jardin !
L’essentiel :
- Les changements du climat impactent la vie de votre jardin : un aménagement adapté est indispensable pour continuer à en profiter tout au long de l’année.
- En optimisant votre consommation d’eau, vous adoptez une démarche responsable et écologique : la planète et votre jardin vous disent merci.
- Soyez stratégique pour l’implantation des zones de plantation : un arbuste ou un arbre peut protéger vos laitues du soleil.
Les effets du changement climatique sur les jardins
Les conséquences des conditions météorologiques récentes sont de plus en plus visibles : les jardiniers remarquent la difficulté de certaines plantes à résister à la canicule, la sécheresse ou au surplus de pluie.
Les saisons changent
Les saisons se suivent, mais ne ressemblent plus à ce que nous avons connu jusqu’à présent. Des hivers anormalement doux, sans période de gel, succèdent à des automnes sans pluie et des étés caniculaires. Les jardiniers constatent que ces modifications météorologiques affectent les pratiques de plantations ou les modes d’arrosage.
Les précipitations évoluent
L’eau pluviale est bien sûr indispensable aux plantes, mais aussi au gazon de votre jardin. Et force est de constater, qu’au fil des années, les périodes de sécheresse sont de plus en plus marquées. Le sol s’assèche, même en hiver. Lorsque les pluies sont enfin au rendez-vous, le terrain ne parvient pas à absorber ces flots. Ces inondations provoquent de nombreux dégâts et facilitent la transmission des maladies.
Les phénomènes violents s’accentuent
Les phénomènes météorologiques sont de plus en plus violents. Les pluies intenses provoquent des crues et des inondations, les vents forts l’arrachage des arbres.
AttentionDepuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, le terme de changement (au singulier ou au pluriel) a été préféré par la communauté scientifique à celui de réchauffement pour désigner l’ensemble des variations du climat causées par des facteurs naturels ou humains.
Des ravageurs se multiplient
Les spécialistes ont noté la prolifération d’insectes « phytophages », c'est-à-dire qui se nourrissent de plantes, de matières végétales.
En effet, les attaques sont nombreuses avec une émergence plus précoce au cours des saisons. Les pucerons, par exemple, survivent de mieux en mieux à l’hiver. Les ravageurs se sont aussi délocalisés : des insectes méridionaux ont par exemple élu domicile dans le nord de la France. Ces espèces s’en prennent aux plantations, aux fleurs et perturbent la vie du potager.
Privilégier des aménagements adaptés aux nouvelles conditions climatiques
Vous avez vu vos plantes souffrir sous le soleil caniculaire ? Votre potager a subi plusieurs inondations ? Même en vous appliquant dans le choix des espèces adaptées à votre jardin, vous n’aviez pas prévu des températures aussi élevées, ni autant de pluie. Il est temps de repenser l’aménagement de votre extérieur pour sélectionner les variétés les plus résistantes.
Planter des végétaux de manière stratégique
Comme dans la « vraie » nature, vous pouvez compter sur les plantes pour que les plus fortes protègent les plus faibles. Vous avez entendu parler de la connexion entre les arbres les plus hauts qui s’adaptent pour laisser de la lumière aux plus petits.
Pour l’aménagement de votre jardin, optez pour des grands arbustes qui protégeront les plantations à leurs pieds. N’oubliez pas de demander conseils à un professionnel pour être sûr qu’il n’y ait pas de concurrence racinaire au sol et que l’ombre ne soit pas trop dense.
Créer des écrans de verdure
Si vous voulez bénéficier de la fraîcheur de votre jardin, même lorsqu’il fait chaud, les experts recommandent la création d’écrans de verdure. De quoi s’agit-il ? Des haies bloquent les rayons du soleil sur la façade de votre maison, mais aussi au niveau du sol.
L’évaporation de la vapeur d’eau des écrans de verdure permet aussi d’abaisser la température ambiante. Enfin, ces écrans ont aussi une action de ventilation, mais aussi de protection lorsqu’il y a des vents forts.
Prévoir une solution en cas d’inondation
Le réchauffement climatique ne signifie pas seulement une hausse des températures. La recrudescence des inondations est devenue une réalité. Si vous habitez dans une zone qui est régulièrement inondée, vous pouvez aussi préparer votre jardin pour limiter les dégâts.
Ootravaux vous guide pour ces nouveaux travaux :
- La pose de drains pour faciliter l’évacuation des eaux ;
- La mise en place d’un récupérateur d’eau ;
- La création d’un puits sec ou d’un jardin de pluie.
Bon A SavoirUn outil d’auto-évaluation, Climato, a été créé pour vous aider à mieux comprendre les enjeux de ces variations sur votre jardin. Selon votre score, des solutions sont proposées pour améliorer votre gestion de l’eau, par exemple. Cette initiative est à mettre au crédit des CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement).
Utiliser des plantes résistantes pour votre jardin
Les conséquences de l’évolution des changements climatiques sont de plus en plus visibles : vos plantes ne résistent pas aux étés caniculaires ou aux automnes pluvieux. Il est nécessaire de repenser l’aménagement de votre jardin pour en profiter tout au long de l’année. Mais comment faire ? Ootravaux vous guide pour réussir ce nouveau projet pour un jardinage responsable et résilient.
Choisir des plantes qui résistent à la sécheresse
Les experts comme les paysagistes ou jardiniers recommandent d’établir, dans un premier temps, un bilan de l’état du jardin. Quels sont les sujets qui ont le plus souffert pendant l’été ? Et ceux qui se sont maintenus malgré la canicule ? Sélectionnez ces variétés adaptées aux conditions météo, mais aussi à la nature de votre sol. Ces premiers éléments vous permettent de faire un tri entre les plantes résistantes et les autres.
Si vous n’avez pas repéré les plantes les plus appropriées, vous pouvez opter pour celles dites « méditerranéennes ». Les laurier-roses ou les oliviers ne se cantonnent pas aux seules zones du sud : ils ont réussi à s’adapter à un nouvel environnement plus au nord.
Du mûrier au platane, vous avez le choix pour un arbre. Pour les arbustes, vous pouvez favoriser l’abelia ou le buddleia (ou arbre à papillons) qui sont particulièrement sobres en arrosage.
Dans la série des plantes vivaces, misez sur le gauras qui fleurit dès le début de l’été pour s’arrêter en automne. Et pourquoi pas de la lavande ? Vous obtiendrez de belles floraisons, sans pratiquement d’arrosage. Bien-sûr, les plantes grasses peuvent aussi être une bonne option dans le cadre d’une plus grande biodiversité.
Favoriser la diversification des espèces
Vous connaissez l’expression « ne pas mettre ses œufs dans le même panier ». C’est aussi le cas pour l’aménagement de votre jardin. Par exemple, lors de la création d’une haie, il est préférable de ne pas choisir les arbustes avec la même origine. Si des sujets ne supportent pas la chaleur ou le manque d’eau, vous ne perdez pas la totalité de votre haie.
Protéger le jardin potager
Cueillir des fraises ou ramasser des haricots dans son potager ? C’est un vrai plaisir. Mais il faut particulièrement veiller à le protéger de la chaleur comme des inondations. Dans les deux cas, fruits et légumes souffrent et ne se développent pas convenablement.
Organiser son potager pour limiter les impacts de la chaleur
Est-ce que vous connaissez le concept de « jardin forêt » ? Il s’agit de planter des cultures potagères au pied d’un arbre. Ce n’est pas toujours possible, mais cela montre la tendance actuelle des jardiniers : utiliser l’ombre des autres végétaux pour qu’ils se protègent l’un l’autre. Votre cerisier peut aider vos carottes à résister à la chaleur.
Il est aussi possible de mettre en place une « milpa » : c’est l’association entre le maïs, les haricots et les courges, qui se protègent mutuellement du soleil. Vous pouvez bien sûr transposer ce dispositif à d’autres variétés comme les courgettes sous les kiwis ou les pommes de terre sous les fèves.
Aménager le potager pour éviter une inondation
Enfin, si votre jardin est régulièrement envahi par les eaux lors de pluies violentes, il est nécessaire de penser à un aménagement pérenne :
- Une installation en hauteur, dans une jardinière surélevée ;
- Le choix d’une des zones de votre jardin protégée des inondations ;
- Un drainage efficace.
Améliorer la gestion de l'eau dans votre jardin
L’eau est indispensable à la vie de votre jardin : vous devez vous assurer d’en disposer suffisamment, mais aussi éviter d’en avoir trop. Ootravaux vous guide pour la meilleure manière d’arroser votre jardin en gérant au mieux votre consommation.
L’importance des récupérateurs d’eau
Installés le long de vos gouttières, vous pouvez récupérer les eaux pluviales. Différents modèles existent selon vos besoins (enterrés ou posés).
Utilisation des eaux grises ou eaux ménagères pour arroser votre jardin
N’hésitez pas à utiliser les eaux ménagères pour arroser des fleurs (mais pas vos fruits et légumes) : chaque petit geste compte.
Les oyas, une solution méconnue pour arroser
Ce terme d’origine turque désigne un pot en argile poreux. Enterrés, ces récipients en terre cuite produisent un arrosage par capillarité. Il suffit de les enterrer dans le sol de votre jardin. Vous verrez rapidement les effets de ce système dès le printemps, quand les pluies ne sont pas toujours suffisantes pour la croissance de vos fleurs.
Paillage et arrosages espacés
Pour éviter l’évaporation trop rapide, pensez au paillage qui peut être fait avec de la paille, mais aussi les feuilles de vos arbres ou la tonte de votre gazon. Enfin, arrosez de bonne heure au printemps et plutôt le soir pendant l’été. Toujours au pied des plantes : c’est plus efficace que l’aspersion.
Les alternatives à la pelouse pour votre jardin
Selon les spécialistes, pour l’entretenir correctement, une pelouse de 300 m² nécessite 2 à 5 m³ d’eau par semaine, en moyenne. Or, durant les périodes caniculaires, ces pratiques ne sont plus envisageables et peuvent être interdites, en France, par les préfets. De nouvelles pages de la protection du vivant et du sol s’écrivent face à ces évolutions et grâce à une démarche plus écologique.
Intervenir le moins possible
Certains le considèrent comme le jardinage pour les paresseux : vous allez aider votre pelouse à se changer presque naturellement. Pour l’aider à se renouveler, vous devez ajouter des graminées qui vont s’accoutumer petit à petit à votre sol : la sélection va se faire naturellement. Les fleurs qui résistent le mieux colonisent petit à petit cet espace : cela vous permet de continuer à bénéficier de cet espace vert, même s’il n’a plus la même physionomie.
Vous allez aussi revoir votre manière de tondre votre pelouse : pour éviter qu’elle ne se dessèche trop rapidement, il est recommandé de ne tondre que des allées pour vous permettre de vous promener.
Semer une jachère
Si vous n’avez pas encore de pelouse, vous pouvez planter une prairie fleurie. Elle ne ressemblera pas à un parcours de golf, mais vous pourrez aussi voir se développer une biodiversité incroyable. Avec des insectes et des petits animaux vivant dans votre jardin au cours de l’été. Vous adopterez aussi la tonte économique en attendant la fin de la floraison pour agir !